Procès Lelandais : qui était la victime, Arthur Noyer ?
Nordahl Lelandais comparait à partir du 3 mai, pendant dix jours, devant la cour d'assises de la Savoie. Il est accusé d'avoir tué Arthur Noyer, jeune militaire originaire de Bourges qu'il avait pris en stop en avril 2017. Arthur Noyer, jeune homme sans histoire, âgé de seulement 23 ans à l'époque.
Arthur Noyer s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, dans la nuit du 11 au 12 avril 2017. Pris en stop par Nordahl Lelandais en centre-ville de Chambéry à l'issue d'une soirée arrosée qui s'était terminée en discothèque, les restes de son crâne ne seront finalement été retrouvés que le 7 septembre par un promeneur à Montmélian, à une vingtaine de kilomètres de Chambéry. Il sera formellement identifié seulement le 18 décembre.
C'est pour ces faits que Nordahl Lelandais, également poursuivi pour le meurtre de Maëlys, comparait devant la cour d'assises de la Savoie du 3 au 12 mai 2021 pour "homicide volontaire" et non pour "assassinat" comme le souhaitait les parents d'Arthur Noyer.
"Une belle personne, aimante et sincère" - Didier Noyer, père de Arthur Noyer
Arthur Noyer était un jeune homme de 1,73 m, les yeux noisettes, il avait trouvé sa voie dans l'armée après une enfance passée à Bourges où il avait gardé de nombreux amis. L'armée l'avait apaisé, et lui, l'homme des plaines du Cher s'était retrouvé dans les montagnes, engagé au sein du 13e Bataillon des chasseurs alpins de Barby, en Savoie, depuis mars 2014. Le jour des obsèques d'Arthur Noyer, devant 1.500 personnes, ses camarades du bataillon étaient là, sur le parvis de la cathédrale de Bourges, pour une haie d'honneur pleine d'émotion.
"Je suis effondrée de chagrin, tu me manques !" - Cécile Noyer, sa mère, lors des obsèques à Bourges en septembre 2018
Avant son tragique décès, Arthur Noyer vivait dans le quartier Roc Noir à Barby, une commune de 3500 habitants en Savoie, à quelques kilomètres de Chambéry. De part son engagement, il avait participé à l'opération Sentinelle puis à une mission en Nouvelle Calédonie où "il a révélé tous ses talents". Le jeune homme avait été promu caporal en 2016, "sportif accompli, épris de montagne, très impliqué depuis ses débuts en 2014, Arthur Noyer s'est vite fait remarquer par son rôle moteur et par son aptitude au commandement" avait témoigné le capitaine Thibaut qui avait le jeune homme sous ses ordres. Une autorité naturelle et reconnue, au point qu'il lui a été proposé d'intégrer le cursus des sous-officiers, juste avant sa disparition.
Un bon vivant, proche de sa famille
C'était "quelqu’un d’unique, très ouvert, qui aimait parler à tout le monde" raconte Chanel Gitton, une des anciennes camarades d’Arthur Noyer au lycée. Et à son sujet, les témoignages sont unanimes, Arthur Noyer était un bon vivant, il aimait rire, s'amuser, sortir entre amis. Un jeune homme qui était également sérieux dans son engagement militaire, sa disparition a été prise très vite au sérieux par le 13e BCA. "Le manquement à l'appel n'était pas normal, pas dans les habitudes de ce militaire exemplaire," ses camarades du bataillon avaient même participé à des battues.
Arthur Noyer "avait l'alcool joyeux" disent ses camarades, bien loin de la version de Nordahl Lelandais qui explique que le drame est intervenu lors d'une bagarre sur fond d'alcool. Arthur Noyer était, selon les témoignages, un garçon sans histoire, proche de ses parents et de son plus jeune frère. "Un jeune homme adorable, attentif, joyeux, humble, discret" décrit encore sa mère. "Nous sommes une famille ordinairement saine" répétait son père à l'envie pendant des mois avant la découverte du corps.