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Deux ans et demi de prison ferme pour le conducteur impliqué dans l'accident mortel de Soucy

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Un Sénonais de 33 ans était poursuivi ce mardi au tribunal de Sens pour avoir provoqué un accident mortel le 14 avril à Soucy (Yonne). Un jeune de 20 ans avait trouvé la mort. L'automobiliste roulait alcoolisé et sans permis. Beaucoup de proches de la victime étaient présents à l'audience.

Un procès pour homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes Un procès pour homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes
Un procès pour homicide involontaire avec deux circonstances aggravantes © Radio France - Renaud Candelier

Environ quatre-vingt personnes, de la famille, des amis, des proches de ce jeunes homme de vingt ans en terminale bac pro au lycée de Sens étaient présents dans la salle. Une famille dévastée venue pour que justice soit faite. 

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Un accident en pleine ligne droite

L'accident remonte au 14 avril dernier, sur la route départementale entre Soucy et Sens. Il est près de quatre heures du matin quand le conducteur mis en cause percute par l'arrière le véhicule de la victime, une voiture de marque Peugeot dont la partie arrière est enfoncée d'un mètre. Les deux voitures roulaient dans le même sens et en ligne droite. 

Alcoolisé et sans permis

Il y a de nombreuses circonstances aggravantes dans ce dossier. La justice en a retenu deux, les principales : la conduite sous alcoolémie (le prévenu avait 1,75g d'alcool par litre de sang) et l'absence de permis (son permis était suspendu suite à la perte de tous ses points).

Le conducteur reconnait qu'il roulait trop vite

A cela s'ajoutent une vitesse excessive  reconnue par le prévenu qui roulait "à une centaine de km/heure" sur cette route départementale, l'absence de contrôle technique à jour et des pneus "limites" selon les gendarmes. 

A la barre, cet habitant de Sens raconte cette journée du samedi 13 avril, où il fête un anniversaire et boit du punch tout l'après-midi puis passe la soirée dans un bar de Soucy à boire de la vodka. 

Déjà condamné pour conduite alcoolique

L'homme de 33 ans décide malgré son état de prendre le volant. Il a pourtant déjà été condamné deux fois pour alcoolémie au volant, la dernière, le 5 avril dernier, à peine plus d'une semaine avant le drame.

"C'est l'égoïsme qui a triomphé" - Jean-Baptiste Sirvente, substitut du procureur

"Monsieur vit sa petite vie où l'on fait la fête sans égard pour les autres et ceux qui auraient la malchance de croiser son chemin", dénonce Me Daude, l'avocate des parties civiles. "Il n'avait aucune intention de se limiter, ni dans l'alcool, ni dans le fait de vouloir conduire, alors que des amis auraient pu le ramener chez lui", ajoute l'avocate, "et puis je n'ai pas entendu de regrets aujourd'hui."

"C'est l'égoïsme qui a triomphé" appuie le substitut du procureur Jean-Baptiste Sirvente, qui demande quatre ans de prison ferme. Dans le box le prévenu baisse les yeux, n'ose pas regarder la salle hostile. Il finit par balbutier quelques mots d'excuses à peine audibles.

Des éléments manquants sur les circonstances précises de l'accident

Seul son avocat lui trouve des circonstances atténuantes. Le fait notamment que l'autre conducteur, qui venait d'avoir son permis de conduire, se serait engagé à petite vitesse sur la départementale et qu'il aurait peut-être mal évalué la vitesse à laquelle arrivait l'autre voiture.

Une peine de prison ferme en cohérence avec la jurisprudence

Le tribunal décide de prononcer deux ans et demi de prison ferme contre le conducteur, assortis d'un an et demi avec sursis. Le Sénonais devra suivre des soins pour son alcoolémie, travailler et indemniser les victimes. Il a interdiction de repasser le permis et de conduire des véhicules terrestres à moteur pendant cinq ans. Il a été maintenu en détention à l'issue de l'audience. "Ce n'est pas assez sévère", estime Khalil Zrag le père de la victime à l'issue de l'audience. 

La défense demandait 40.000 euros (le maximum) de préjudice moral pour le père et pour la mère de la victime. La décision a été mise en délibéré.

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