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Proxénétisme - Un an et demi de prison avec sursis requis contre un ancien huissier de justice de Limoges

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De 10 mois à 1 an et demi de prison avec sursis ont été requis ce vendredi contre un ancien huissier de justice et ses fils devant le tribunal correctionnel de Limoges. Ils sont accusés d'avoir loué des appartements du centre-ville à une dizaine de prostituées. Délibéré le 14 décembre.

La Cité judiciaire de Limoges (photo d'archives) La Cité judiciaire de Limoges (photo d'archives)
La Cité judiciaire de Limoges (photo d'archives) © Radio France - Alain Ginestet

Le principal accusé, désormais reconverti dans la restauration et la location d'appartements, l'a martelé à la barre du tribunal correctionnel de Limoges, ce vendredi après-midi. Il n'a jamais voulu louer à des prostituées. À l'entendre, soit il ne le savait pas, ou quand il le découvrait, il dit avoir tout fait pour y mettre fin : demander aux prostituées de partir, prévenir la police, ou encore se rapprocher des plateformes de location sur internet pour savoir quoi faire.  

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"Ma manière de faire a été inefficace, mais sincère" a répété l'homme, dont les importants problèmes financiers ont été mis en avant par la juge. Cette dernière a ensuite exhumé des SMS qui ne plaident pas pour les accusés : "Je préfère une pute à des clients bruyants", "La pute va te donner 190 euros cash",  ou encore "Mon objectif, c'est d'avoir une clientèle de prostituées"

Humour déplacé a tenté de justifier l'un des fils, auteur des messages. Mais, quand le père a rappelé au tribunal qu'il a effectué 19 signalements pour comportements inappropriés sur la plateforme booking, la juge lui demande pourquoi le premier a eu lieu juste après une première descente de police dans son immeuble. Pas de réponse. "On a été collectivement trop laxistes" a simplement concédé l'un des fils.

Les trois hommes poursuivis pour proxénétisme aggravé attendent désormais la décision du tribunal de Limoges. Elle a été mise en délibéré et sera rendue le 14 décembre. Le parquet a requis entre 10 mois et un an et demi de prison avec sursis.

Une affaire dans l'affaire ? 

En début d'audience, les avocats de la défense ont demandé le renvoi de l'affaire, en vain, puis la nullité de la procédure.  Selon eux, l'enquête de police a été menée à "charge" et ont mis en avant une autre affaire, qui impliquerait un enquêteur du commissariat de Limoges et l'une de ses indics. Une prostituée qui ferait vivre un cauchemar à toutes celles et ceux qui pourraient lui faire de l'ombre sur le marché de la prostitution à Limoges. 

La défense a d'ailleurs fait témoigner, ce vendredi devant le tribunal, une travailleuse du sexe qui dit vivre un calvaire depuis 20 ans. Elle affirme que cette femme multiplie les menaces pour éliminer toute forme de concurrence, y compris auprès des propriétaires et des agences immobilières qui auraient le malheur de louer aux mauvaises personnes. Une femme qui est à l'origine du signalement ayant mené à la mise en examen de l'ancien huissier de justice et ses deux fils. 

Selon la témoin, qui en a fait part à l'inspection générale de la police nationale, "cette femme a ses entrées à la police. Elle y est chez elle, leur apporte des affaires. Elle a des privilèges qui me font peur" a t-elle déclaré sous serment. Ses plaintes à Limoges n'ont jamais rien donné : "J'ai l'impression qu'il y a une volonté de mettre un couvercle sur toutes ces affaires" a t-elle encore affirmé à la barre.  

Pour les avocats de la défense, ces révélations justifiaient un renvoi du procès. Il aurait même fallu, selon eux, lier les deux affaires. Mais ils n'ont pas réussi à convaincre le tribunal, qui  donc décidé de juger les trois prévenus. En revanche, rien ne dit que la demande en nullité n'aboutisse pas. Réponse le 14 décembre. 

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