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Que devient le tireur Jean-Pierre Roux-Durraffourt, 20 ans après la tuerie de Tours ?
Il est l'auteur de la tuerie de Tours en 2001. Jean-Pierre Roux-Durraffourt est incarcéré à la prison de Saint-Maur dans l'Indre. Que devient-il ? Quand pourra-t-il prétendre sortir de détention ? Ce vendredi 29 octobre, Une cérémonie a lieu à Tours en hommage aux victimes et leurs proches.

Que devient Jean-Pierre Roux-Durraffourt, l'auteur de la tuerie de Tours le 29 octobre 2001, faisant quatre morts et sept blessés ? Question lancinante depuis sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans par la cour d'assises d'Indre-et-Loire. Son procès très médiatisé s'était ouvert le 26 mars 2005 et s'était refermé dix jours plus tard sans réellement d'explication aux gestes fous d'un homme de 44 ans au moment des faits. Il ne fera pas appel de sa condamnation pour "assassinats, tentatives d'assassinats, tentatives de meurtres sur un militaire de la gendarmerie et sur des fonctionnaires de la police nationale".
Vingt ans après les faits, les questions restent les mêmes. Reclus à la prison centrale de Saint-Maur dans l'Indre, Jean-Pierre Roux-Durraffourt n'a pas changé selon ceux qui le côtoient. D'après nos informations, désormais âgé de 64 ans, il est réfractaire à tout, arrogant avec le personnel pénitentiaire. Il ne se mélange pas avec les autres détenus, il a d'ailleurs été placé dans une unité spécialisée pour détenus fragiles et vulnérables avec des créneaux de promenade dans la cour pour lui tout seul.
Un homme seul, réfractaire à tout, arrogant, un loup solitaire
Il y a encore quelques années, Jean-Pierre Roux-Durraffourt refusait de se faire soigner. Isolé, replié sur lui-même, il n'a plus de visite depuis le mois de janvier, plus personne ne vient le voir au parloir. A partir de 2023, il pourra faire une première demande de remise en liberté, mais avant de passer la porte de la Maison centrale de Saint-Maur, juge et experts psychiatre se pencheront sur son cas. Les experts psychiatres auront un rôle prépondérant.
Pour être libérable, "il faudra qu'au moins deux experts psychiatres concluent d'une manière précise sur l'absence totale de dangerosité et de risque de récidive" détaille Jean-Michel Sieklucki, son avocat jusqu'au procès en 2005. A-t-il été soigné pendant sa détention ? A-t-il accepté les soins ? Autant de questions qui seront déterminantes. Pour Me Sieklucki, "les experts devront être complètement rassurants pour envisager une sortie de prison de Jean-Pierre Roux-Durraffourt".
Jean-Pierre Roux-Durraffourt pourra faire une première demande de remise en liberté en 2023
Le portrait dressé par ceux qui le suivent n'est pas enviable. L'homme est refermé sur lui. Un profil qui n'a pas changé depuis le drame de 2001 et même avant. Il était déjà comme ça, "un solitaire" confie Jean-Michel Sieklucki.
Pour les familles des victimes, la perspective d'une remise en liberté de Jean-Pierre Roux-Durraffourt est inconcevable. Elles ne souhaitent pas le voir sortir de prison. Ce vendredi 29 octobre, une cérémonie hommage se déroule à Tours , boulevard Béranger, en mémoire des victimes et de leurs proches. "Une dernière commémoration" pour certaines personnes qui vivent hantées par ce 29 octobre depuis vingt ans maintenant "car c'est trop de souffrance". "Nous n'avons pas besoin d'une stèle, d'une cérémonie. Thierry sera toujours en nous" explique par exemple Katia Breton, la veuve de Thierry Enguerrand, 33 ans, père de trois enfants, alors gardien du palais des sports de Tours. Il sera la dernière personne tuée par Jean-Pierre Roux-Durranffourt.
Qui était Jean-Pierre Roux-Durraffourt avant la tuerie de Tours ?
En 2001, Jean-Pierre Roux-Durraffourt habitait Chambray-lès-Tours. Père de trois enfants, divorcé depuis 1999, il vivait plus ou moins isolé. Cheminot et conducteur d'engins, la SNCF l'avait cantonné sur le Tours - Saint-Pierre-des-Corps, sur un tout petit trajet. Il était confronté à l'époque à "des problèmes psychologiques" selon Me Sieklucki. Il entendait des voix qu'il enregistrait dans un appareil pour les faire entendre à sa mère le soir. "Sa mère n'entendait rien bien sûr" explique son ancien avocat.
Jean-Pierre Roux-Durraffourt était à la même époque un passionné de tir. Il s'entraînait régulièrement avec sa carabine 22 long-rifle dans un stand de tir sportif à Semblançay. C'est ce même fusil qu'il a utilisé le 29 octobre 2001 pour tuer quatre personnes et en blesser sept autres. Pendant près de trente minutes, dans un rayon de 300 mètres, entre le boulevard Béranger et la gare de Tours, cagoulé, il a tiré au hasard sur des passants. En 2003, lors d'une grande reconstitution sur les lieux du drames, Jean-Pierre Roux-Durraffourt avait assuré "ne plus se souvenir de rien".
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