Qui étaient les trois gendarmes tués dans la nuit de mardi à mercredi dans le Puy-de-Dôme ?
Trois gendarmes ont été tués et un quatrième blessé dans la nuit de mardi à mercredi dans le Puy-de-Dôme, alors qu'ils intervenaient pour secourir une femme victime de violences conjugales. Agés de 21, 37 et 45 ans, qui étaient Arno Mavel, Rémi Dupuis et Cyrille Morel ?
Trois gendarmes ont trouvé la mort ce mardi soir à Saint-Just dans le Puy-de-Dôme, tués par un forcené. Un quatrième gendarme est blessé à la cuisse mais ses jours ne sont pas en danger. Les militaires, qui appartenaient à la patrouille d'Ambert, étaient intervenus après avoir été prévenus de faits de violences de la part de cet homme sur sa compagne.
Les trois hommes étaient des militaires "expérimentés" selon Frédéric Lelouette, président de l’Association professionnelle nationale des militaires de la gendarmerie. De son côté le président de la République Emmanuel Macron a qualifié les forces de sécurité de "héros". Qui étaient-ils ?
Arno Mavel, 21 ans
La première victime est le brigadier Arno Mavel, âgé de 21 ans. Né à Montpellier, il avait suivi sa formation de gendarme adjoint volontaire, agent de police judiciaire adjoint à l’école de Montluçon, dans l’Allier. Il avait rejoint le Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) d’Ambert le 5 juillet 2018, pour sa première affectation. Il avait été engagé avec ses camarades PSIG d’Ambert, afin de renforcer les militaires primo-intervenants.
Il venait d'être admis dans le corps des sous-officiers de gendarmerie. Il était célibataire et n’avait pas d’enfant. Gravement touché, "il a succombé à ses blessures malgré les soins apportés" précise le communiqué de la gendarmerie nationale.
Cyrille Morel, 45 ans
Cyrille Morel, lieutenant de 45 ans, était marié et père de famille. Il avait deux enfants, une fille de 15 ans et un fils de 11 ans. André Chassaigne le connaissait "personnellement" : "On le connaissait tous", a raconté le député de la 5e circonscription du Puy-de-Dôme, ce mercredi sur franceinfo. Cyrille Morel avait rejoint les rangs de la gendarmerie le 2 novembre 1999. En 2007, ce Roannais d'origine s'était rapproché de sa terre natale par une mutation à la brigade de proximité de Saint-Amant-Tallende, dans le Puy-de-Dôme. Le lieutenant Morel était "en poste depuis 2016 à Ambert", explique-t-il.
Passé par l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) avant de prendre le commandement de la Communauté de brigades (CoB) d’Ambert, il avait notamment acquis les compétences d’enquêteur immigration irrégulière et de technicien d’identification criminelle de proximité.
Un gendarme "d'un très grand professionnalisme, d'une extrême gentillesse, d'une humilité dans les contacts", salue le député du Puy-de-Dôme. "On avait des relations privilégiées" avec Cyrille Morel qui, par ailleurs, "avait beaucoup d'activités dans le monde associatif", a aussi indiqué Guy Gorbinet, le maire de la commune d'Ambert.
Rémi Dupuis, 37 ans
L'adjudant Rémi Dupuis, âgé de 37 ans, était originaire de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône et avait grandi à Marignane, près de Marseille. Les parents de Rémi Dupuis vivent aujourd'hui encore à Villelaure, près de Pertuis. "C'est terrible pour la famille Dupuis. Ils sont abattus. Et pour nous c'est un choc", a réagi Henri Lafon, premier adjoint au maire de Pertuis. Rémi Dupuis était pacsé et père de deux enfants, une fillette de 7 ans et un garçon qui aura bientôt deux ans.
Le militaire avait intégré les rangs de la gendarmerie à l'été 2007. Sorti de l'école de gendarmerie de Libourne en 2008, Rémi Dupuis a débuté au sein de l'escadron de Saint-Amand-Montrond (Cher), avec lequel il avait notamment effectué deux projections outre-mer, en Polynésie, puis en Guyane. En 2012 il rejoint la gendarmerie départementale à Issoire (Puy-de-Dôme) avant d'intégrer en 2014 la brigade de proximité d'Ambert. Nommé adjudant en septembre 2020, il était formé entre autres aux techniques d'identification criminelle de proximité, aux outils numériques et au certificat élémentaire montagne.