Saint-Étienne : 60 policiers face aux tensions entre antifascistes et Action française
Le quartier de La Terrasse à Saint-Étienne sous tension hier, avec un face à face entre 110 militants antifascistes et 30 membres du groupe d'extrême-droite Action Française. 60 policiers étaient mobilisés, 14 membres d'Action Française ont été interpellés.

Saint-Étienne, France
Le trafic des trams était perturbé hier dans le centre ville de Saint-Étienne : 110 militants antifascistes se sont réunis place Jean Jaurès à 18 heures. Ils manifestaient contre l'arrivée d'Action Française. Le groupe nationaliste et royaliste s'était donné rendez-vous dans un lieu a priori tenu secret pour s'implanter à Saint-Étienne.
Le quartier de La Terrasse sous tension
Les antifascistes ont quitté la place Jean Jaurès, et se sont d'abord dirigés vers la gare de Saint-Étienne-Châteaucreux, avant de finalement se retrouver devant l'hôtel Ibis de La Terrasse. C'est là que les 30 membres d'Action Française avaient réservé une salle pour leur réunion, sans donner le véritable motif à la directrice de l'établissement selon la police.
Une directrice qui a pris peur, tout comme ses clients, en voyant le cortège de 110 manifestants arriver devant son hôtel. 60 policiers se sont alors mis en place sur les lieux. Les forces de l'ordre ont empêché les manifestants de s'approcher davantage et ont demandé aux représentants d'Action Française de s'en aller. De leur côté, les antifascistes sont finalement repartis vers le centre ville. Selon la police, cela faisait plusieurs années qu'il n'y avait pas eu un tel risque de trouble à l'ordre public à Saint-Étienne.
14 interpellés du côté d'Action Française
Au moment où ils ont poussé les militants d'extrême droite à quitter les lieux, les policiers en ont interpellé quatre, dont un mineur : ils portaient des poings américains et des matraques télescopiques. Ils ont été placés en garde à vue vendredi soir. Ce samedi, ils avaient rendez-vous devant le procureur de Saint-Étienne : le mineur sera convoqué devant le tribunal pour mineurs de Moulins (Allier), sa commune d'origine. Les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire et seront convoqués devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne.
Un peu plus tard, les forces de l'ordre ont interpellé dix autres membres d'Action Française, route de l'Étrat : après s'être dispersés, ils revenaient vers l'hôtel Ibis pour retrouver leurs voitures, et portaient des bâtons, par peur des militants antifascistes. Placés en garde à vue, ils ont finalement été libérés ce matin, avec un rappel à la loi.