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Sarthe : une femme et son neveu condamnés pour des violences sur quatre enfants
Pendant près d'un an, entre 2013 et 2014, quatre enfants ont vécu la violence au quotidien, à Arnage. Leur mère a écopé de six mois de prison avec sursis. Son compagnon de l'époque, qui est aussi son neveu, purgera une peine de 6 mois d'emprisonnement ferme.

Ces deux-là confondaient autorité avec violence. Un homme et une femme ont été condamnés pour violences sur mineurs, lundi 28 octobre, au Mans. D'un côté, il y a la mère. Une femme de 53 ans, chétive, la peau très pale. Sa queue de cheval brune descend jusqu'à ses hanches. Elle est obligée de demander une chaise pour s’asseoir à la barre, car elle "a mal aux jambes". Dans le box des accusés, se tient son neveu, de neuf ans son cadet. Il a été extrait du centre de détention d'Argentan. Il est hagard dans son jogging bleu marine.
Les enfants étaient menacés, frappés, fouettés
La prévenue a sept enfants. Au moment des faits, elle n'a plus que les quatre derniers à sa charge. Les faits jugés commencent le 28 mai 2013 pour elle. Ses enfants dénoncent des claques, des fessées, voire des coups de manche à balais. Pour se défendre, la mère tente d'expliquer qu'ils étaient déjà battu par leur père "quand il était alcoolisé". Mais le tribunal ne veut pas l'entendre. C'est elle qui est jugée ce jour-là. Le président du tribunal raconte que sa fille, qui a 10 ans à ce moment-là, "a honte de se mettre en maillot de bain à cause des marques des coups". Sa mère reconnaît seulement lui avoir mis une claque, une seule fois. Elle admet également avoir mis des fessées à sa petite sœur "sur sa couche". Le président l'interroge quant à des coups de manche à balais. Elle secoue la tête, mais admet les avoir menacés avec. Tant et si bien qu'un jour, elle l'a fracassé dans l'encadrement de la porte de la chambre de son fils.
J'étais un peu dépassée par les enfants.
Son neveu de 44 ans s'incruste dans la cellule familiale début septembre 2013. Il vient tout juste de sortir de prison où il purgeait une peine pour "pour viol avec arme et violences volontaires avec arme ayant entraîné une ITT", comme le relatait Le Télégramme . Là, commence une relation semblable à un couple entre les deux adultes de la même famille. Les épaules affaissées, il acquiesce à presque tous les faits rapportés par le président. La fille de sa compagne, sa cousine donc, a expliqué lors d'une audition préalable que "ses claques faisaient très mal". Pour se justifier, l'homme explique que c'était "pour la calmer quand elle faisait des crises de nerf". Il gardait dans un coin une baguette en bois souple et fine pour fouetter les petits.
Un flou permanent autour de cette relation incestueuse
Les enfants n'étaient, par ailleurs, pas au courant qu'il était leur cousin. Leur mère le leur avait présenté comme un "tonton". Quelle relation entretenait-il avec ses trois cousines et son cousin ? Difficile de savoir. Le prévenu répond d'abord : "Ils me considéraient plutôt comme un ami." Puis, il reconnait qu'il devait parfois les garder seul et, donc, avoir de l'autorité. Le président du tribunal cite de nombreux extraits des auditions des enfants qui témoignent des faits de violence de leur oncle. "Ce sont des enfants qui ont évolués quasiment exclusivement dans la violence depuis leur petite enfance", souligne l'avocate des parties civiles. Elle regrette qu'"à aucun moment, leur mère n'explique aux enfants que l'homme qui vit avec eux est leur cousin".
Ce flou est extrêmement insécurisant pour les enfants.
Ce qui la choque également c'est le manque de réaction de la mère dans les témoignages des enfants. L'avocate relate : "On appelait 'maman", on criait, mais à aucun moment elle n'intervenait." La mère répond : "Je n'ai pas su protéger mes enfants, je m'excuse si j'ai pu leur faire si peur." Comme elle n'a jamais été condamné auparavant, la cinquantenaire écope de six mois avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve de deux ans. Elle avait perdu la garde de ses enfants en 2014. Son neveu, habitué des cellules de prison, y retourne pour six mois fermes, plus six mois avec sursis. Tous les deux devront verser 1.000 euros par enfant. Lui continue à nier un seul fait : avoir collé le canon d'un pistolet sur la tempe d'une de ses cousines en la menaçant. Pourtant l'avocate des parties civiles l'assure : cette fillette revit la scène en cauchemars toutes les nuits.
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