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Seize bénévoles claquent la porte, la Protection civile de Haute-Garonne dans la tourmente
Lors de l'assemblée générale du vendredi 25 septembre, seize bénévoles ont critiqué le manque de transparence et de démocratie au sein de la présidence de la Protection civile de Haute-Garonne, avant de démissionner.

En plus de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Protection civile de Haute-Garonne fait face à une crise interne. Des ex-bénévoles, certains depuis des dizaines d'années, ont décidé de quitter l'association et d'assigner en justice la présidence pour qu'elle dévoile ses comptes. L'audience a lieu ce mercredi 30 septembre.
Le président accusé de profiter du Covid-19 pour se faire de l'argent
Parmi les accusations portées à l'encontre du nouveau président arrivé en janvier, le manque de transparence. "Ça fait longtemps qu'on la demande, affirme Christine Cotton, administratrice et responsable d'antenne à Cazères, en tout cas jusqu'à vendredi dernier. Les baux des locaux, le contrat de la salariée... Ça fait partie du conseil d'administration d'avoir accès à ces documents."
Mais lors du dernier conseil, à la place d'explications, des insultes. "Le secrétaire général m'a dit que je l'emmerdais ! Lors du dernier conseil d'administration, la vice-présidente m'avait dit 'de toute façon ça fait longtemps qu'on cherche à te dégager, on va peut-être finir par y arriver'."
Finalement, Christine est partie d'elle-même. Ses 25 ans de bénévolat à la Protection civile n'ont pas résisté à l'escalade de tensions au sein de l'association, ponctuée de bagarres et de batailles d’ego. Aujourd'hui, elle accuse la présidence de s'être fait de l'argent grâce au Covid-19. Le budget prévisionnel 2020 de la Protection civile de Haute-Garonne est de 140.500 euros, dont 82.800 euros de transfert de patients.
"La crise du Covid-19 s'est avérée quasi lucrative pour l'association qui n'a jamais eu autant de recettes", relate une partie des bénévoles en colère dans un communiqué. "Et Dieu seul sait où va cet argent", complète Christine. D'un autre côté, les bénévoles doivent payer leur équipement de protection individuelle, pourtant propriété de la Protection civile. "On la paye même plus cher que le prix négocié entre l'association et le fournisseur", s'étrangle l'ex-bénévole.
Le point de non-retour pour Christine, c'est quand la présidence lui a demandé de faire payer les tentes destinées aux cliniques pour trier les malades. "On nous a reproché d'avoir déposé deux tentes à la Clinique des Cèdres. Ils voulaient qu'on leur fasse payer 250 euros par jour et par tente.
Ça nous semblait invraisemblable compte tenu de la crise sanitaire qu'on vivait. Donc on a déposé gratuitement les tentes." Christine et trois autres personnes ont été dénoncées à la présidence, par un autre bénévole qui les a pris en photo en train de monter les tentes. Ambiance...
Un bénévole radié
"Le but à l'origine pour être plus fort et efficace, c'était de créer un maillage territorial, se souvient le mari de Christine, Jean-Pierre, ex-vice-président de la Protection civile de Haute-Garonne, 27 ans d'expérience dans l'humanitaire. C'était l'état d'esprit qu'on a connu avant. Mais il est en train de mourir, ils sont en train de casser tout ça."
Thomas, bénévole depuis 2012, n'a pas pu claquer la porte de l'association vendredi dernier. Il a été radié avant. "Aucune décision n'est validée en conseil d'administration. On ne nous demande pas notre avis." Malgré le fait qu'ils soient garants de la bonne gouvernance de l'association, Thomas, Jean-Pierre ou Christine affirment "n'avoir aucune visibilité sur les mouvements qu'il y a". "En tant que responsable d'antenne nous n'avions pas la main sur les comptes bancaires de nos antennes", regrette l'étudiant en infirmier.
Le manque de démocratie est criant selon lui, depuis l'installation du nouveau président à la tête de l'association en janvier dernier. "Quand on demande une information, nous n'avons pas de réponse. Et il y des choses qui ne sont pas claires", soupçonne Thomas, qui compte poursuivre en justice la présidence de la Protection civile Haute-Garonne pour radiation sans motif. Christine, Jean-Pierre et d'autres ex-bénévoles de la Protection civile comptent continuer dans l'humanitaire, mais à la Croix-Rouge.
La réponse du président "16 bénévoles sur 264"
L'audience délivrée après l'assignation des ex-membres à la présidence de la Protection civile de Haute-Garonne a lieu ce mercredi 30 septembre et Tony Tacsin, le président de la Protection civile 31 répond d'ores et déjà à ces critiques. "Il ne faut pas oublier que nous sommes une association de sécurité civile avec plein d'activités humanitaires, opérationnelles ou de formation à but non lucratif mais il est évident que nous avons nous aussi des charges d'exploitation au quotidien pour venir en aide aux citoyens." Lui qui est arrivé en janvier à son poste assure ne pas pouvoir "répondre à toutes ces problématiques à l'heure de la pandémie".
En précisant justement que cette année 2020 est singulière. "C'est la seule année où l'on perçoit autant de subventions parce que la Protection civile vit de ses propres moyens grâce à ses actions", résume le président de l'association en Haute-Garonne. "Aujourd'hui, chaque année, 50 personnes en moyenne viennent grossir nos rangs naturellement pour venir porter leur contribution au fonctionnement de la Protection civile. Au siège départemental, nous avons un vivier de 200 personnes. Leur désengagement n'impacte pas du tout nos moyens humains sur le terrain."
Le service presse de la Protection Civile 31 a également envoyé un communiqué de presse en début d'après-midi.
"Avec la Covid, nos 264 bénévoles et réservistes sont sur le pont. Il est injuste pour eux de se voir résumés à la pensée marginale de 16 personnes qui utilisent la presse à des fins personnelles." — Communiqué de la Protection Civile 31
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