Sens : dans le quartier des Champs Plaisants, les habitants dénoncent les violences
Dans ce quartier de Sens dans l'Yonne, les deux nuits précédentes ont été marquées par des incidents, des poubelles incendiées et des policiers pris à partie. Le nettoyage était encore en cours ce jeudi. Les habitants disent leur ras-le-bol de ces actes commis par quelques jeunes
Avenue de la Marne, le nettoyage des restes d'incendie couvre le chant des oiseaux. Farid, 30 ans, raconte son inquiétude dans la nuit de mardi à mercredi.
Des mères de famille inquiètes
"Ils ont foutu le feu partout en bas de chez nous", explique le jeune père de famille, "les pompiers qui n'ont rien à voir, se sont fait caillasser. Je ne trouve pas cela normal. Ils font péter des mortiers à trois heures du matin. Ma pote qui est enceinte, elle a sauté de son lit. Il y a des familles, des mamans enceintes qui ont peur. Ma compagne était totalement paniquée. Je suis cariste la nuit, j'ai dû quitter mon travail parce que ma compagne n'était pas bien. Elle était en stress."
"Il y a 30 ans en arrière, il ne fallait rien laisser par terre." - REPORTAGE auprès des habitants du quartier des Champs Plaisants
Des habitants qui regrettent l'absence de la police
Des actes que ne comprend pas non plus Adel qui attend à l'arrêt de bus : "c'est grave. Ils attaquent même la police. Il faudrait de la sécurité et être plus sévère." Mais cela fait des semaines, malgré le couvre-feu que des jeunes sont dehors la nuit regrette Yannick : "la nuit, il y a des feux d'artifice. Dans la semaine, c'est souvent. Mais des rondes de police, je n'en vois pas beaucoup. Cela fait vingt ans que je fais des trajets la nuit, sur vingt ans, j'ai vu les policiers une dizaine de fois."
"Il faut faire rentrer ton enfant" - Natacha, une habitante du quartier des Champs Plaisants
Natacha qui promène son chien, estime que c'est surtout aux parents de jouer leur rôle : "si vous voyez que votre fils n'est pas à la maison, il faudrait peut-être se réveiller et se demander où il est. Il y a le bordel dehors, il faut chercher où il est, faire rentrer ton enfant." Une mère de famille regrette que les éducateurs de la ville, présents il y a encore sept ans, aient été supprimés par la municipalité.
Depuis ce mercredi, la police est appuyée par des renforts de CRS. Une compagnie de soixante hommes doit être présente en soirée dans le quartier. Cette nuit n'est à déplorer selon les pompiers.