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Sept ans après les faits, un procès pour viol aux assises du Calvados
Il aura fallu attendre sept ans pour qu'ait lieu ce procès. À la cour d'assise du Calvados, un homme est jugé pour viol depuis lundi 29 janvier. Les faits se seraient déroulés le 27 novembre 2011 à Lisieux.

A l'audience, la plaignante et l'accusé se font face face. Leur regard ne se croise jamais. Il a la voix qui porte, marque des hésitations, et pèse chacun de ses mots. L'élocution tremblante, la jeune femme l'accuse de viol pour des faits qui auraient été commis le 27 novembre 2011, à Lisieux. La Cour d'assise du Calvados aura la lourde tâche, lundi 29 et mardi 30 janvier, de trancher.
Lors de la première journée, de nombreux témoins, famille et amis, ont été appelés à la barre. Les uns abondent dans le sens d'un prévenu "serviable et attentioné", les autres décrivent l'état "de sidération" dans lequel la plaignante se trouvait après les faits. L'historique de leur relation est passé au crible. Les deux jeunes gens se rencontrent "lors d'une communion", en 1998, alors qu'elle est âgée de dix ans, affirme la jeune femme.
Victime d'une agression sexuelle en 2002
Ils se retrouvent ensuite au collège, en quatrième et vivent ensemble une "amourette", tel que décrit par la cour. Entre-temps, la jeune femme a subi une agression sexuelle "en février 2002", de la part d'un autre camarade de classe. Des faits pour lesquels l'auteur sera condamné deux ans plus tard.
Depuis, ils n'ont jamais totalement rompu leurs relation. Ils ont discuté à plusieurs reprises par messagerie, sur internet, et sont revus à quelques reprises avant 2011. Il est alors en couple avec une autre femme lorsque les deux conviennent d'un rendez-vous dans un appartement à Lisieux. Les deux parties reconnaissent jusque là les faits, mais leurs avis divergent sur la suite des événements.
ADN sur les vêtements
Les débats ont porté sur la durée de ce rendez-vous, mais surtout sur ce qu'il s'est passé. L'accusé affirme qu'il l'a embrassé, puis qu'il a posé sa main sur le sexe de la plaignante avec son consentement. Une version différente de celle qu'il avait dans un premier donné lors de ses premières dépositions aux enquêteurs, faisait fi de tout contact physique. Elle affirme qu'il est allé plus loin, qu'il l'a soulevé, puis plaqué et maintenu au sol avant de l'embrasser de force, jusqu'à ce qu'elle manque de "s'étouffer", et enfin de l'agression sexuellement avec une pénétration digitale. L'ADN du prévenu a été retrouvé sur les vêtements de la plaignante, confirmant l'une et l'autre des versions.
Devant, la cour, la jeune femme a également dû s'expliquer sur ses premières déclarations. Le jour même de l'agression, elle avait confirmé aux enquêteurs les faits tout en indiquant un autre lieu, et en désignant le nom d'un autre homme, celui qui l'avait l'avait agressé en 2002. Sous la pression de ses amis, elle se rétractera quelques minutes plus tard, et explique à la cour avoir agit sous "l'effet du choc", et par "peur des représailles" de la part du prévenu.
Pétition lancée en 2017
La jeune femme a depuis multiplié les initiatives pour se faire entendre. Elle a publié un livre "Manuel de survie pour les victimes de viol ou d'agression sexuelle : Avant, pendant, après". Elle a également lancé une pétition en mai 2017 pour que ce procès ait bien lieu, avec à ce jour quelques 168 000 signatures. Très présente sur les réseaux sociaux, la jeune femme se bat pour que la cour reconnaisse les faits.