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Sixième jour de grève de la faim devant le tribunal de Chambéry : un papa réclame la résidence alternée

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Ce samedi après-midi, une vingtaine de personnes est venue soutenir cet habitant de Modane en Savoie. La justice a rejeté en appel sa demande de résidence alternée pour ses deux enfants. Il se bat pour que la loi change.

Gérald Excoffon Gérald Excoffon
Gérald Excoffon © Radio France - Christophe Van Veen

Il reconnaît lui-même que le moyen extrême qu'il utilise peut choquer, mais "ce mode d'action est à l'image de la violence de la décision de justice. Je ne suis pas là pour casser ou me faire du mal. La justice étant passée, je n'ai pas d'autres moyens de me faire entendre". Gérald Excoffon a installé depuis lundi un petit barnum devant le palais de Justice de Chambéry. C'est là qu'il dort et qu'il ne mange plus. 

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Il vit à 800 mètres de ses enfants mais il ne peut les voir que quatre jours par mois

La décision en appel du tribunal de Chambéry a donné raison à la maman qui refuse cette résidence alternée (une semaine sur deux chez le papa, puis chez la maman). L'arrêt a été rendu le 1er septembre. Après cinq ans de procédure. D'où cette réaction. "Je ne me bats pas que pour mon cas personnel. Il y a une idéologie qui oriente les décisions des juges. Ils pensent que cette résidence alternée est mauvaise pour l'enfant. Or, c'est faux. De nombreuses études internationales le démontrent  et je connais de nombreuses familles où cela ce passe bien."  

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Le quadragénaire ne dramatise pas. Ses enfants - un garçon et une fille de 6 et 8 ans - "vont bien pour l'instant. Mais, actuellement et depuis plus de cinq ans et pour encore longtemps, je ne les vois que deux week-ends par mois. Quatre jours ! Ce n'est pas suffisant pour créer un lien. On ne partage rien du quotidien."

Le message de Gérald Excoffon © Radio France - Christophe Van Veen

La situation est d'autant plus douloureuse pour lui qu'il vit à 800 mètres de son ex-compagne. Si près et si éloigné à la fois. S'il réclame un changement de la loi et une meilleure reconnaissance des droits des papas, Gérald Excoffon n'en fait pas "une affaire sexiste. C'est la même  douleur pour une femme à qui on refuserait cette résidence alternée." 

Le père de famille juge son action positive et constructive. Il compte tenir une dizaine de jours sans s'alimenter. "Après, je pourrai m'occuper de mes enfants comme avant. Sans regret. En ayant l'impression d'avoir tout tenté."

"Je ne voudrais pas que mes enfants vivent le même manque." - une maman solidaire 

Des soutiens chez les mamans aussi 

Un papa de Thonon-les-Bains est venu ce samedi à Chambéry, devant le palais de justice. Mickael Bertaux a monté une association "Père, mère, égalité des droits". Il milite de la même manière devant le tribunal de Thonon depuis deux ans. Il demande aux parents de ne pas se déchirer, de choisir l'intérêt de l'enfant : "Une fois que vous mettez un pied dans un tribunal, c'est fini". 

Françoise, d'Annecy, connaît Gérald depuis qu'il a 15 ans et cette grand-mère est "très peinée" qu'on en arrive là. "Aujourd'hui, les jeunes papas s'investissent autant que les mamans. Il n'y a pas de raison d'en arriver là. Les lois doivent évoluer. C'est un manque qui reste à vie. C'est un papa qui se bat. Je viens le soutenir."   

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Dorothée a des enfants qui ont le même âge que ceux de Gérald. "Gérald n'est pas le premier. On a le souvenir de ce papa qui est monté sur une grue. Cela dépasse le cas personnel de Gérald. Cela doit évoluer. Les mamans, on travaille, on n'est pas forcément plus disponibles que les papas. Et il y a beaucoup de papas comme Gérald qui ont envie de s'investir et à qui on coupe les ailes !"

Quant à l'instabilité que créerait la résidence alternée, Dorothée met en avant un autre manque plus préjudiciable selon elle : " Moi qui suis une maman et qui suis en couple, je me dis que si un jour le papa ne voyait plus les enfants que quatre jours par mois, ce serait un grand manque. Un grand vide. En n'étant pas à l'écoute des gens, parfois, la justice brise des vies. "

Depuis la rédaction de cet article :

Le père de famille a cessé sa grève de la faim au bout de dix jours, mercredi soir, ainsi qu'il s'y était engagé. Il a démonté son campement de fortune devant le palais de justice de Chambéry ce jeudi 1er octobre

Deux députés de Savoie sont rentrés en contact avec lui. L'un d'entre eux a promis de poser prochainement le débat à l'Assemblée nationale. Ce qui était le but de la démarche. À suivre donc. 

Les réactions ont été très nombreuses, à commencer par les réseaux sociaux. Parfois hostiles, parfois favorables. "Un débat a été ouvert et c'était le but" résume Gérald Excoffon. Le Savoyard estime le bilan de son action "positif". Il a pu mettre le débat sur la place publique. Il rappelle qu'il ne souhaite rien pour son cas personnel, puisque le jugement est définitif. Il ne met pas non plus en cause la maman qui a exercé son droit légitime.  

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