Soupçons de violences dans un foyer pour handicapés des Pavillons-sous-Bois
Une mère de famille a porté plainte il y a quelques jours après des soupçons de violences commises sur son fils à la Maison d'Accueil Spécialisée des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). L'établissement a été placé "sous administration provisoire".

Tout a commencé par une vidéo qu'elle reçoit fin juin sur son téléphone portable, : un envoi anonyme, comme le raconte Le Parisien. Monique découvre des images tournées en cachette lors d'une sortie extérieure des jeunes de la Maison d'Accueil Spécialisée des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Une vidéo et des menaces
La mère de famille a choisi d'envoyer Kevin* (*prénom modifié), son fils de 29 ans, autiste, dans cette structure ouverte en 2011 "après quatre années de galère à chercher une place dans un lieu adapté". Jusqu'à présent, elle en était satisfaite mais depuis quelques semaines, son fils "se réveille tôt, est agité, il pleure,"; "je ne comprenais pas", dit-elle. Avec les images qu'elle découvre et qui la terrifient, elle dit enfin comprendre ce changement de comportement.
"Je vais t'exploser"
Su les images, on voit un des employés frapper avec un bâton son fils et on l'entend proférer des menaces. "Je vais t'exploser" a su déchiffrer Monique qui a également reconnu les cris de douleurs de Kevin. Elle reçoit également des photos du corps de son fils, plein d'hématomes et avec une trace sur le pied "qui ressemble à une brûlure de cigarette".


D'autres plaintes dans le passé
Quand elle demande des explications à la direction de l'établissement , celle-ci lui aurait répondu que son fils s'est fait ces bleus en se blessant tout seul. Mais Monique n'y croit pas, d'autant que trois autres mamans ont déjà porté plainte et treize signalements ont été transmis à l'Agence régionale de santé (ARS) depuis 2016. Isabelle, maman d'Elodie, a elle aussi constaté des bleus sur le corps de sa fille et elle ne croit pas non plus à l'excuse officielle. "On a dit qu'elle s'était cognée contre des meubles". Elle a porté plainte en avril dernier.
Soupçons de violences à la MAS des Pavillons-sous-Bois
Quant à Hélène Ripolli, elle a décidé l'an dernier, de reprendre son fils Arnaud chez elle, tant que l'enquête suite à sa plainte n'aura pas abouti. _"J'attends que le ménage soit fait mais c'est très long"_.
"J'attends que le ménage soit fait" - Hélène Ripolli

Placement sous administration provisoire
La MAS, sollicitée par téléphone, refuse de s'exprimer sur une enquête de police en cours. Enfin, après avoir mené une inspection sur place jeudi dernier, l'ARS a décidé ce mardi de placer l'établissement sous administration provisoire. "La sécurité des usagers de la MAS Virginie n'est pas garantie", explique l'agence dans un communiqué pointant du doigt des cas de maltraitances, de problèmes d'effectifs et dans la prise en charge médicamenteuse de certains résidents.
Il s'agit d'une "décision exceptionnelle" mais justifiée selon Sophie Cluzel, la secrétaire d'État aux personnes handicapées. Contactée par nos confrères de franceinfo, elle confirme : _"Les faits sont accablants"_. L'employé en cause dans la vidéo a été mis à pied et une procédure de licenciement est en cours.
"Les faits sont accablants" - Sophie Cluzel, secrétaire d'État auprès des personnes handicapées