Strasbourg : deux plaintes pour agression sexuelle contre un chauffeur Uber
Une étudiante strasbourgeoise raconte avoir été victime de gestes déplacés dans la nuit de samedi à dimanche dans un véhicule Uber. Une autre jeune femme affirme avoir été victime du même chauffeur en 2017.
Strasbourg, France
"Il a pris ma main, il a entrelacé ses doigts dans les miens. Il a posé sa main avec la mienne sur ma cuisse, puis sur la sienne. J'étais tétanisée." Sonia, étudiante de 22 ans, raconte au micro de France Bleu Alsace la peur qu'elle a ressentie dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre, lors d'un trajet en voiture aux côtés d'un chauffeur Uber à Strasbourg, entre les quartiers du Neudorf et de la Robertsau. La jeune femme a porté plainte dimanche.
"Arrivés devant chez moi, il a approché sa tête comme s'il voulait m'embrasser. Je suis sortie de la voiture et j'ai couru chez moi. J'ai fondu en larmes."
Même scénario à deux ans d'intervalle
En postant le récit de son agression sur les réseaux sociaux dimanche, Sonia ne se doutait pas qu'elle allait toucher autant de personnes. Plus surprenant : une autre jeune femme, Noémie, la contacte, et affirme avoir été victime du même chauffeur en octobre 2017. Elle raconte l'agression sur Facebook : "Il m'a pris la main, m'a touché la cuisse. Quand je lui ai demandé sèchement d’arrêter, il m’a dit 'Ha je pensais que vous étiez plus bourrée que ça'." Contactée, Noémie dit s'être décidée à porter plainte et se rendre au commissariat ce lundi soir. Elle avait signalé le comportement du chauffeur à Uber au moment des faits et a gardé la trace de ses échanges à l'époque avec l'entreprise. "J'ai la haine qu'il puisse encore conduire des jeunes femmes en pleine nuit", ajoute-t-elle.
Impossible de savoir si ce chauffeur incriminé a été sanctionné en 2017. La plateforme Uber ne souhaite pas communiquer sur les cas particuliers. "Ce chauffeur aurait dû être viré dès 2017", réagit Sonia. Uber affirme à France Bleu Alsace "prendre tous les signalements d'agression sexuelle extrêmement au sérieux". L'entreprise a contacté Sonia dimanche matin par téléphone. Elle précise qu'elle contacte aussi systématiquement l'agresseur présumé et affirme qu'en cas de dépôt de plainte, elle peut fournir aux forces de l'ordre toutes les informations nécessaires à l'enquête.