Dégradations du temple maçonnique de Tarbes : huit personnes seront jugées
Deux femmes et six hommes comparaissent ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Tarbes pour dégradations en réunion. Ils sont soupçonnés d'avoir vandalisé le temple maçonnique en mars dernier, lors de l'acte XVII des gilets jaunes. Certains ont reconnu les faits.
Ils avaient décidé de faire une marche nocturne en mars dernier pour l'acte XVII des gilets jaunes. Mais un petit groupe s'est extrait de la manifestation pour vandaliser le temple des francs-maçons de Tarbes.
Trois mois plus tard, huit suspects comparaissent ce jeudi au tribunal correctionnel de Tarbes pour dégradation en réunion.
4 000 euros de dégradation
Ce sont six hommes et deux femmes, originaires pour la moitié des Pyrénées-Atlantiques, pour l'autre des Hautes-Pyrénées. Les suspects sont en garde à vue depuis mardi dans les locaux de la police tarbaise et sont âgés de 22 à 47 ans.
Ils sont soupçonnés d'avoir lancé des pierres sur les vitres du temple maçonnique du 7 rue Dalloz (des vitres encore cassées à ce jour), arraché la sono, renversé des meubles, ou encore recouvert le sol de peinture. "Les dégradations sont estimées à plus de 4 000 euros", précise le procureur de Tarbes, Pierre Aurignac.
Le grand Orient de France a porté plainte.
Un acte prémédité par un leader d'extrême gauche
Certains des prévenus reconnaissent les faits, notamment le leader du groupe.
Cinq d'entre eux ont des antécédents judiciaires. Le principal meneur reconnaît avoir cherché à attaquer ce temple maçonnique. Il ne revendique pas d'appartenance politique mais ses idées se rapprochent de l'ultra gauche ; il semble favorable au changement par la guerre civile. Mais tous n'ont pas ce profil, certains vouent une détestation aux francs-maçons, d'autres ont participé aux faits en suivant." - Pierre Aurignac, procureur de la République de Tarbes
Le profil des huit suspects avec Pierre Aurignac, procureur de Tarbes
Des actes dénoncés de toute part
Juste après les faits, des gilets jaunes avaient évoqué une "action abjecte" dans un communiqué.
Christophe Castaner lui-même avait dénoncé ces actes de vandalisme sur Twitter. "Quand la bêtise rivalise avec l’intolérance la plus crasse", avait écrit le ministre de l'Intérieur.
Pour arrêter les suspects, près de 40 enquêteurs des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques ont mené les recherches pendant trois mois.
De là à dire que Christophe Castaner avait mis la pression pour faire de ce dossier LA priorité des enquêteurs ? "C'est une enquête particulière au vu de la sensibilité et du lieu symbolique visé et qui avait provoqué un vif émoi", reconnaît le Directeur départemental de la sécurité publique, Laurent Sindic. Il ajoute que "toutes les enquêtes sont prioritaires, mais au regard des enjeux symboliques comme la liberté de conscience, cela avait une connotation particulière pour nous et nous avions un vrai objectif de résultats."