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TÉMOIGNAGE - "Il a voulu m'électrocuter dans mon bain, j'ai toujours cette peur au fond de moi"
En cette journée internationale contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, voici le témoignage d'une victime, Lucie, 37 ans. Cette maman de deux enfants habite dans la vallée de l'Arve, en Haute-Savoie. Après cinq ans d'enfer, elle a trouvé le courage de partir, mais à quel prix ?
Nous avons modifié son identité et sa voix. Car aujourd'hui, si Lucie témoigne de son passé, la peur, elle, est toujours présente. Cette maman de 37 ans raconte, avec pudeur et beaucoup d'émotion, le calvaire qu'elle a vécu pendant cinq ans auprès de son compagnon, violent et maltraitant, "des violences psychologiques , rabaissement, ignorance de ce que je pensais ou voulais" précise-t-elle, "qui font aussi beaucoup de dégâts.
"Je pense qu'il a compris que j'avais pris ma décision et il est passé à l'acte en voulant me tuer"
Il y a deux ans, Lucy se décide à le quitter "mon corps a réagi et m'a dit "Là, il faut faire quelque chose". Quand j'ai pris ma décision, j'étais dans un très mauvais état" raconte-t-elle. Elle contacte un avocat et s'apprête à se libérer de cette relation toxique et destructrice. "Je pense qu'il a compris que j'avais pris ma décision et il est passé à l'acte en voulant me tuer". Son ex-compagnon prémédite son acte, lui propose un bain et, une fois dans l'eau, menace de l'électrocuter avec des câbles.
"Même si je pense qu'il ne fera rien à sa fille, je n'en suis pas certaine"
Terrorisée, elle porte plainte à la gendarmerie. L'homme est arrêté, reconnait les faits, mais minimise. "Il a affirmé que, oui, il avait fait ça mais que ce n'était pas branché. C'était, soi-disant, pour me faire peur" détaille Lucie, encore traumatisée. Après trente heures de garde à vue, il est libéré "sans aucune mesure d'éloignement". Depuis, Lucie vit dans la peur, "qu'il revienne, qu'il re-pète un câble. Même si je pense qu'il ne fera rien à sa fille, je n'en suis pas certaine".
Elle ne se sent pas reconnue comme victime : "autant, tout de suite après les faits, ils ont tout fait pour monter le dossier et... oui, j'ai été entendue. Autant après, pas du tout. C'est même lui qui jouait la victime et j'avais l'impression que, limite c'était moi qui avait tout manigancé" regrette-t-elle aujourd'hui.
À qui demander de l'aide ?
Si vous êtes victime ou témoin d'actes de violences, il existe un numéro de téléphone, le 3919, et/ou le site internet arretonslesviolences.gouv.fr . Ce site internet oriente vers des numéros d'appel ou la plateforme de signalement en ligne des violences conjugales, sexuelles ou sexistes.
En France, l'an dernier, 102 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. En Haute-Savoie, depuis le début de l'année 2021, 1.150 plaintes ont été déposées pour violences intra-familiales en zone gendarmerie, un chiffre stable par rapport à l'an passé. En revanche, en zone police, le nombre de faits constatés a progressé de 15%.
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