Témoignage : la fille d'une Manchoise décédée en 2015 veut savoir où est passé le corps de sa mère
Trois mois après le scandale "des corps de Paris-Descartes", une manifestation aura lieu ce jeudi matin à 11H30 à Paris devant l'université. Plusieurs familles réclament justice après la découverte de cette sordide affaire révélée par une journaliste de "l'Express".
Pendant plus de 30 ans, des dizaines de cadavres auraient pourri, entassé, laissé à l'abandon sans aucune conservation au centre du don des corps de l'université Paris-Descartes. Un véritable charnier découvert au cinquième étage de la faculté et révélé par l'Express. Une université réputée pour être l'un des meilleurs établissements de médecine en France. Ces dépouilles étaient celles de personnes qui avaient souhaité donner leur corps à la science à leur décès pour faire avancer la recherche. Et parmi elles : Marie-France, originaire de Gouville-sur-Mer.
Cette Manchoise est décédée le 23 août 2015 à 69 ans d'un cancer incurable. Peu avant sa mort, elle avait fait part à sa fille de son souhait de donner son corps à la science. Laurence Dezélée a suivi ses dernières volontés, mais le 27 novembre dernier, elle a découvert le scandale : "Ça a été un choc quand j'ai lu l'article d'Anne Jouan dans l'Express, je me suis sentie mal, trahie. Ma mère a donné son corps pour servir à quelque chose et non pas pour finir entassée sur un chariot avec d'autres corps et rongée par les rats".
"Je ne sais pas où est aujourd'hui le corps de ma mère"
Selon l'hebdomadaire, la faculté René-Descartes doit également faire face à un autre scandale : les membres et les organes des corps entreposés auraient été monnayés dans le dos des familles qui pensaient que le corps de leur défunt servait à titre gracieux la médecine. "Je ne sais pas où est aujourd'hui le corps de ma mère", se désespère Laurence.
Comme Laurence, les familles attendent maintenant la nomination d'un juge d'instruction pour faire avancer l'enquête.