Tensions dans les quartiers Nord de Clermont-Ferrand : "On ne va pas se laisser tirer dessus sans riposter !"
Ce lundi en fin d'après-midi, des coups de feu ont été tirés en direction d'un groupe de jeunes du quartier Champratel à Clermont-Ferrand. Intimidation ou tentative de meurtre ? Si la justice ne fait rien nous serons obligés de riposter, préviennent-ils.
Depuis quelques semaines, les coups de feu sont de plus en plus fréquents dans les quartiers Nord de Clermont-Ferrand. Ce lundi soir, rue de Flamina, un homme de 22 ans a été légèrement blessé à une jambe par un projectile ayant ricoché au sol. Trois hommes encagoulés ont fait feu dans différentes directions, avec des armes de poing. Des tirs pour certains à hauteur de tête, susceptibles d'être mortels comme le montre les impacts dans la porte d'entrée de la tour n° 24 du quartier Champratel.
Trois jours après les faits, les jeunes du quartier balancent entre inquiétude et colère. "C'est nous qui étions visés, on pouvait perdre la vie. On va rester sur nos gardes on ne veut pas manger une balle", explique Amin. D'autres préviennent "on est en colère, ça met en danger nos familles, ça va mal finir tout ça ! On va attendre qu'il y ait un blessé ou un mort ? On attend que la justice fasse quelque chose, si elle ne fait rien on sera obligé de riposter ! "
Les témoignages d'Amin et Luffy
On attend que la justice fasse quelque chose, si elle ne fait rien on sera obligé de riposter !
Deux jeunes mineurs suspectés d'êtres les auteurs de ces tirs ont été interpellés. Le parquet de Clermont-Ferrand a retenu la tentative d'homicide. Ils ont été déférés, ce mercredi après-midi, devant le parquet, qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire "pour tentative d’homicide et violences avec armes". Ils seront ensuite présentés à un juge d'instruction avant une possible incarcération.
Des tirs qui auraient pu être mortels
Cette escalade de violence inquiète les autorités qui suspectent une guerre pour la prise de contrôle du territoire et du trafic de stupéfiants. Sincères ou pas, les jeunes rencontrés au bas des immeubles du quartier Champratel rappellent que nous sommes à Clermont-Ferrand et pas à Paris, Lyon ou Marseille. En d'autres termes, que le trafic de stupéfiant, s'il existe, n'est pas suffisamment rémunérateur pour prendre le risque de tuer un rival potentiel.
Luffy, un des jeunes du quartier, jure que ceux qui vendent de la drogue sont contents quand ils arrivent à faire 30 ou 40 euros pour se payer un casse-croûte ou un paquet de cigarette ! Ce que ne semblent pas croire les enquêteurs de la direction territoriale de police judiciaire (DTPJ) clermontoise, déjà en charge des investigations concernant les précédentes séries de coups de feu.
Reportage dans le quartiers nord de Clermont-Ferrand