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Terrorisme : "Ils restent malheureusement radicalisés toute leur vie" estime le Mayennais Christophe Ferron
L'Assemblée nationale a donné son feu vert ce lundi pour la proposition de loi sur le suivi des détenus condamnés pour terrorisme après leur sortie de prison. Cela ne réglera pas tout pour Christophe Ferron, ancien joueur du Stade Lavallois, qui travaille dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne).

Dans les deux ans à venir, près de 150 détenus condamnés pour des faits de terrorisme vont sortir de prison d'après Yaël Braun-Pivet, présidente de la Commission des lois et députée LREM des Yvelines. Ce lundi, l'Assemblée nationale a examiné la proposition de loi sur le suivi de ces détenus condamnés pour terrorisme, et a donné son feu vert pour appliquer le texte. Un suivi pour assurer leur réinsertion dans la société, continuer à mesurer leur degré de dangerosité et assurer la sécurité des Français.
Obligation de réinsertion, pointage dans un commissariat trois fois par semaine, interdiction de paraître à certains endroits ou avec certaines personnes, ces mesures de suivi pourraient durer jusqu'à 10 ans après la sortie de prison.
Un suivi de cinq à dix ans
Dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), l'ancien joueur du Stade Lavallois Christophe Ferron travaille en tant que moniteur de sport dans ce qu'on appelle un QPR (Quartier de Prise en charge de la Radicalisation). L'ancien milieu y côtoie quotidiennement des individus dangereux, dont la plupart ont tenté de rejoindre les rangs de l'État Islamique. Christophe Ferron est réservé sur l'efficacité de cette loi. "C'est un sujet compliqué. L'État a créé il y a maintenant deux ans ces QPR mais le problème c'est que les détenus radicalisés vivent ensemble à l'intérieur. Donc dans ces conditions, au quotidien, c'est compliqué de déradicaliser. Ce dernier mot a d'ailleurs peu de sens à mes yeux parce que ces personnes-là sont malheureusement radicalisées à vie selon moi", déclare l'ancien défenseur du Stade Lavallois (1993-1999).
Cette proposition de loi prévoit un suivi de cinq à dix ans pour ce genre de détenus. Une analyse de chacun basée sur un principe contradictoire pour une meilleure appréciation individuelle et mesurer par exemple, le risque potentiel de récidive. "Mais la question est la suivante : la France a-t-elle les moyens pour suivre toutes ces personnes ? Quand on voit déjà ce qui se passe parfois dans le cas de détenus qui ne sont pas radicalisés, c'est déjà compliqué. Quelle sont les solutions ? Les moyens ? Aujourd'hui certaines personnes fichées S sont suivies, mais la seule inquiétude est de savoir si les moyens sont assez larges humainement. Pointer dans un commissariat c'est une possibilité, mais entre les pointages il y a du temps. Certains vont rebondir oui et heureusement. Mais il y en a d'autres à qui je ne ferais pas confiance" poursuit le moniteur de sport.
Dans la prison de Condé-sur-Sarthe où travaille Christophe Ferron, trois détenus radicalisés sont sortis il y a un peu plus de six mois et deux vont sortir en fin d'année.
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