Des policiers chargés d'apaiser les tensions dans les manifs bientôt à Toulouse
Plusieurs policiers toulousains suivent actuellement une formation pour intégrer dans les manifestations des équipes de liaison et d'information, désignées sous l'acronyme ELI. Il s'agit de policiers chargés d'apaiser les tensions par un dialogue permanent avec les organisateurs de manifestations.
Les ELI, équipes de liaison et d'information vont bientôt faire leur apparition dans les cortèges de manifestants à Toulouse, comme ailleurs. Ce sont des policiers sans bouclier ni casque ni lanceur de balles de défense, chargés d'apaiser les tensions par un dialogue permanent avec les organisateurs. Et c'est une des mesures annoncées dans le nouveau schéma national du maintien de l'ordre, une réflexion initiée par l'ancien ministre de l'intérieur Christophe Castaner pour répondre aux polémiques à répétition concernant la gestion très controversée des manifestations par les forces de l'ordre.
À Toulouse, de nombreuses plaintes contre les forces de l'ordre
Des manifestations à la gestion controversée, à Toulouse ce n'est pas ce qui manque. :
- Février 2019 : 14 plaintes déposées pour violences policières, tirs de flasball, grenades de désencerclement lors des manifestations des "gilets jaunes".
- Mars 2019 : un commandant de police qui asperge de gaz lacrymogène un gilet jaune de 55 ans en fauteuil roulant
- Janvier 2020 : croche pied d'un policier à une femme lors d'une manif contre la réforme des retraites.
- Pas plus tard que samedi dernier des violences injustifiées et disproportionnées de la BAC dénoncées par l'Observatoire toulousain des pratiques policières.
Les futures équipes de liaison et d'information vont avoir beaucoup de travail. Pour le moment seuls deux policiers toulousains ont suivi la formation. D'ici fin mars ils seront plus nombreux, affirme le SICOP le service d'information et de communication de la police nationale. Ils seront opérationnels une fois les 600 policiers français formés et identifiables dans les cortèges par un brassard bleu ciel.
L'Observatoire "jugera sur pièce"
Pour Pascal Gaffiot, de l'Observatoire toulousain des pratiques policières, ces ELI vont dans le bon sens : "Tout ce qui peut aller dans le sens de faire baisser les tensions et éviter les violences policières, nous sommes pour. Nous dénonçons la présence de policiers non formés dans les manifestations. S'ils ne viennent pas en roulant les mécaniques, il n'y a pas de raison que cela se passe mal. Nous jugerons sur pièce."