Tours : les organisateurs de la soirée clandestine de Montlouis coupables de mise en danger des fétards
Jugés pour avoir organisé un fête clandestine dans une cave troglodytique à Montlouis-sur-Loire, le tribunal a retenu contre deux jeunes la mise en danger d'autrui. Un procès qui pourrait annoncer la couleur pour les autres soirées connues en France depuis quelques mois.
Pour avoir réuni 150 personnes dans une cave troglodytique de Montlouis sur Loire le 12 décembre 2020, les organisateurs sont condamnés à des travaux d’intérêt general, 210 heures pour l’organisateur, 140 pour la deuxième prévenue reconnue complice. La question qui était au centre des débats pendant le procès : ont-ils mis en danger les fétards en organisant cette soirée en pleine crise sanitaire ? La justice a répondu oui.
Le parquet a appuyé l'aspect professionnel de l'organisation de la soirée « le but de cette soirée monsieur, c’était bien de gagner de l’argent ? » demande la vice procureur de la republique à l’organisateur de la soirée « oui » admet-il. DJ avant le début de la crise sanitaire, le prévenu était auto-entrepreneur et vit aujourd’hui du RSA. Il admet un gain de 1500€ sur la soirée, tout juste de quoi rembourser les investissements, notamment en alcool pour la soirée. « Nous avons fait payer les premiers puis par crainte que ça dégénère, on a laisser entrer les autres gratuitement » explique le prévenu. La soirée avait des tarifs précis : 10€ pour les filles, 30€ pour les garçons et 500€ pour un groupe de dix personnes qui prenaient une bouteille d’alcool et une chicha avec leur entrée. « C’est donc bien que le but était de faire rentrer de l’argent, on ne parle pas d’une simple soirée, d’une envie de faire la fête » argue le Parquet.
appât du gain ou besoin de faire la fête ?
Pourtant dans les débats, il a bien été question de la crise sanitaire et de ses conséquences sur les jeunes. C’est évoqué à plusieurs reprises, du côté de la defense, mais aussi par la vice-procureur de la republique. « On ne parle pas d’une soirée contre l’ordre public ou pour se rebeller. Non, on parle d’une soirée pour recréer du lien social » insiste l’avocat de l’organisateur de la soirée. Il insiste sur la date des faits, neuf mois après le début d'une crise sanitaire qui met à mal la vie sociale de toute une génération de jeunes adultes.
A la barre, ils sont deux, l’organisateur qui reconnait être à l’origine de la soirée et celle que le parquet décrit comme sa complice. On lui reproche d’avoir fourni la salle troglodytique dans laquelle s’est passé la soirée à Montlouis-sur-Loire.
Les deux jeunes ont-ils mis en danger « de mort immédiate » les participants de la soirée ? Non, répondent les deux avocats, appuyant chacun leur plaidoiries de cas de jurisprudence : « On n’accuse pas un parent qui fume a côté de son enfant en voiture de mise en danger de la vie d’autrui » affirme Abed Benjador, avocat de la jeune femme.
des affaires semblables à juger en France dans les prochains mois
D'autres affaires du même ordre seront jugées en France dans les prochains mois, cette première décision à l'encontre d'organisateurs de soirée pourrait annoncer la teneur des décisions pour celles-ci. La rave party de Lieuron, qui a réuni 2 500 personnes au début de l’année 2021 reste évidemment dans les têtes. D'autres prévenus ont déjà été reconnus coupables de complicité de mise en danger de la vie d'autrui à Marseille.
En plus des heures de travaux d'intérêt général, l'organisateur de la soirée écope de 150 euros d'amendes et de la confiscation des biens aillant servis à l'organisation de la soirée, dont son portable et son ordinateur.