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Tribunal de Pau : un procès en visio-conférence, pour une distance de 800 mètres

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Faute d'escorte disponible, un détenu n'a pas été extrait de la maison d’arrêt de Pau pour son procès au palais de justice distant de 800 mètres. Il a été jugé par visio-conférence.

Le palais de justice de Pau
Le palais de justice de Pau © Radio France - Daniel Corsand

Un détenu de Pau a été jugé à distance ce mardi au palais de justice de Pau. C'est un exemple du manque de moyens de la justice aujourd'hui chez nous. Cet homme de 49 ans comparaissait pour quatre dossiers : trois de vol et un de vol avec violence. Mais le tribunal a dû faire sans lui. Parce qu'il n'y avait personne pour son transfèrement entre la prison et le palais de justice, distants de 800 mètres. On a donc eu recours à la visio-conférence.

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Pas d'escorte disponible

C'est une autorité de régulation spécialisée, qui dépend de l'administration pénitentiaire, qui gère toute les extractions d'Aquitaine. Elle établit un planning régional, et privilégie les cas les plus sensibles selon des critères d'urgence, et de nécessité. Ce que l'institution appelle "les enjeux procéduraux majeurs". Parce que l'autorité n'a pas les moyens humains pour satisfaire toutes les demandes des tribunaux de la zone. Pour faire ces escortes, les agents viennent de Mont-de-Marsan. L'autorité d’Aquitaine a donc considéré que le cas de cet homme n'était pas une priorité, d'où cette visio-conférence de 800 mètres. 

"Vous m'entendez ? Moi je vous entends mal"

D'abord ça n'a pas marché. Après trois essais, il a fallu faire passer un autre dossier, le temps qu'un technicien intervienne. Et puis quand la liaison a été établie, le son était trop mauvais. La présidente l'entendait mal, et inversement. Le détenu a bien essayé de manipuler les zappettes de l'installation de la maison d’arrêt. "Vous êtes à fond ?" lui demande la présidente. "Appuyez sur la touche + !" "Mais je suis à fond !" répond le détenu. Du moins c'est ce que l'on croit entendre. "On se croirait dans un jeu vidéo" a ironisé Me Carine Magne l'avocate du détenu. Finalement, la présidente a coupé court. Il a été d'accord pour que son avocate le représente seule. On a coupé la liaison et fait le procès sans lui.

L'homme a été condamné, quand même, à 6 mois de prison ferme.

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