Trois ans de prison pour un Marseillais qui extorquait des promoteurs immobiliers

Ce Marseillais déposait recours sur recours contre des permis de construire et se présentait comme un Robin des Bois défenseur de Marseille. Finalement, ce mardi, le tribunal de Marseille condamne Gérard H. à trois ans de prison ferme pour extorsions et tentatives d'extorsions de promoteurs immobiliers.

ⓘ Publicité

"Cela s'appelle du racket."

Un mandat de dépôt a été prononcé à état différé. Le tribunal lui laisse trois ou quatre mois avant de le placer derrière les barreaux pour "mettre ses affaires en état". "Ces faits sont vraiment graves, car ils troublent l'équilibre économique. Ils ne sont plus supportables dans cette cité où il y a des règles qui s'appliquent pour tous. En d'autres circonstances, cela s'appelle du racket", explique la présidente du tribunal Céline Ballérini.

Des combines à 2,2 millions d'euros

Entre 2010 et 2015, l'escroc d'une cinquantaine d'années a déposé de multiples recours administratifs sur différents projets immobiliers. Ce type de recours ne bloque pas la construction, mais il peut "poser des difficultés pour obtenir les concours et garanties bancaires", selon le tribunal.

À son procès, son avocat le présentait comme un David contre Goliath. David, un Marseillais qui défend sa ville, contre Goliath, les promoteurs immobiliers qui défigureraient Marseille. Ces magouilles ont quand même abouti 19 fois et lui ont rapporté plus de 2,2 millions d'euros. Le patrimoine immobilier de la "sphère" de Gérard H. est estimé à 7 millions d'euros.

En plus d'une amende de 45.000 euros, l'arnaqueur va devoir verser 3,4 millions d'euros de dommages et intérêts à 13 sociétés immobilières. Gérard H. devra payer ces sommes même s'il décide de faire appel.