Tué pour un mauvais regard : le meurtrier présumé de Grégory Baharizadeh devant la cour d'assises des mineurs de l'Isère
Le procès du jeune homme accusé du meurtre de Grégory Baharizadeh s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises des mineurs de l'Isère. Âgé de 16 ans au moment des faits, il devra expliquer pourquoi le 5 novembre 2015, il a poignardé mortellement le jeune étudiant en pleine rue.

Deux ans après les faits, les raisons de ce meurtre ne sont toujours pas connues, ce sera l'enjeu de ce procès. Le jeune homme accusé d'avoir poignardé mortellement Grégory Baharizadeh en pleine rue, à Échirolles, le 5 novembre 2015, comparaît trois jours devant la cour d'assises des mineurs de l'Isère, à compter de ce lundi. Compte-tenu de l'âge de l'accusé au moment des faits (16 ans), le procès devrait se tenir à huis clos.
Tué pour un mauvais regard
Les deux jeunes hommes n'auraient jamais du se rencontrer. Ou du moins, jamais la situation n'aurait dû dégénérer à ce point. Le 5 novembre 2015, il est midi passé quand le suspect, un ado alors âgé de 16 ans sort de chez lui, très en colère. Une violente dispute a éclaté le matin même avec sa mère : il en a éclaté une vitre d'un coup de poing. C'est alors qu'en marchant avenue Grugliasco, il croise le regard de Grégory au volant de sa voiture.
Grégory Baharizadeh a 18 ans. Il est étudiant, a un petit job dans un supermarché, et joue au foot au poste de défenseur central au FC Échirolles. Bref, c'est un jeune sans problème. Mais ce matin là, il s'en est créé un sans le vouloir. Au feu rouge, avenue Grugliasco, il soutient le regard de son meurtrier, des mots sont échangés, et le jeune de 16 ans sort un couteau de son survêtement : il atteint Grégory à plusieurs reprises à la carotide, les coups sont fatals.
Le jeune homme avoue, mais n'explique pas son geste
Des gouttes de sang du meurtrier sont retrouvés sur les lieux du crime, très vite il est identifié par les enquêteurs. Quinze jours plus tard, il est interpellé à son retour d'Algérie où il avait pris la fuite. Il explique porter régulièrement un couteau sur lui, avoue avoir tué Grégory, mais n'explique pas son geste. A 16 ans, il avait déjà été condamné pour vol par effraction, et port d'arme.

Une marche blanche rassemble 5.000 personnes à Échirolles
Six jours après le drame : plus de 5.000 personnes répondaient à l'appel des proches de Grégory Baharizadeh et participaient à une grande marche blanche. Du stade Pablo-Picasso où l'étudiant jouait au football avec le FC Échirolles, à l'avenue Grugliasco où il a perdu la vie : famille, proches, collègues et anonymes rendaient hommage au jeune homme "parti trop tôt".
L'émotion est d'autant plus forte ce jour là que trois jours auparavant s'était ouvert le procès des meurtriers de Kévin et Sofiane. Tous avaient aussi en tête la mort de Luc Pouvin, 19 ans, gardien de but du FC Échirolles, six mois plus tôt. Il circulait avec son scooter à Saint-Martin-d'Hères quand une balle perdue l'atteint.
