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Un cadre d'Aldi se suicide dans le magasin de Fos-sur-Mer : "C'est le travail qui lui a fait ça"

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La famille d'un cadre d'Aldi a porté plainte contre l'enseigne de grande distribution, jeudi 9 décembre, au lendemain de la découverte de la dépouille de ce salarié dans le magasin de Fos-sur-Mer. Ses proches sont persuadés qu'il s'est suicidé à cause de ses conditions de travail.

Ce cadre de 47 ans a mis fin à ses jours dans la réserve du magasin Aldi de Fos-sur-Mer. Son corps a été découvert mercredi 8 décembre au matin. Ce cadre de 47 ans a mis fin à ses jours dans la réserve du magasin Aldi de Fos-sur-Mer. Son corps a été découvert mercredi 8 décembre au matin.
Ce cadre de 47 ans a mis fin à ses jours dans la réserve du magasin Aldi de Fos-sur-Mer. Son corps a été découvert mercredi 8 décembre au matin. © Maxppp - Patrick Lefevre

Qu'est-ce qui a poussé un cadre responsable de plusieurs magasins Aldi des Bouches-du-Rhône au suicide ? C'est la question au cœur de l'enquête qui suit la plainte déposée par sa famille, jeudi 9 décembre. Cet homme de 47 ans, que nous appellerons M., s'est suicidé dans la réserve du magasin de l'enseigne de hard-discount de Fos-sur-Mer. Son corps a été retrouvé pendu, le matin du mercredi 8 décembre. Il laisse derrière lui sa femme et trois enfants de 16, 11 et 7 ans.

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"Il avait une charge de travail immense."

M. avait rejoint Aldi après avoir travaillé une vingtaine d'années pour Leader Price. Il a été nommé responsable de secteur et était donc en charge de 5 magasins, plus l'ouverture d'un autre. À chaque problème dans l'un des supermarchés, c'est lui qui est appelé. "La caisse en panne, une porte qui ne s'ouvre pas, les toilettes bouchées, le technique, le manager, le commercial", énumère son meilleur ami Mustapha Bouzaidi qui a travaillé avec lui de nombreuses années chez Leader Price. "Il avait une charge de travail immense."

Des semaines à rallonge sans droit à la déconnexion

Le responsable travaillait du lundi au vendredi, de 6h30 à 20h, et le samedi matin. Le reste du temps, son téléphone professionnel sonnait souvent. "Tout le temps, le téléphone, le téléphone, le téléphone..." se souvient Mustapha. Même après sa mort, en huit jours, ce téléphone a reçu plus de 40 appels rien que pour les alarmes des magasins. Selon Mustapha, si M. recevait autant d'appels, c'est parce qu'une partie des directeurs de magasins étaient en arrêt maladie. M. devenait donc le principal interlocuteur des autres salariés.

Son médecin l'avait, lui aussi, mis en arrêt pour "burn-out" pour un mois. M. a repris le 27 novembre. "Je l'ai eu juste avant la reprise, il m'a dit que ça allait beaucoup mieux et qu'il voulait reprendre. Il a repris et 10 jours après, voilà ce qu'il s'est passé", raconte Mustapha Bouzaidi. Comme la famille de son ami, Mustapha est persuadé : "C'est le travail qui lui a fait ça".

Des supérieurs peu à l'écoute ?

La section locale de la CGT Aldi est du même avis. "Il avait pas mal de pression puisqu'on a un mauvais management en ce moment", souligne Stéphanie Selvi, la représentante de la section syndicale CGT Aldi sur la centrale de Toulouse, dont dépend Fos-sur-Mer. Quand M. remontait les problèmes rencontrés par les salariés, ses supérieurs "lui riaient au nez", selon Stéphanie Selvi. "Ils lui disaient qu'il fallait être patient."

La direction d'Aldi n'a pas répondu aux sollicitations de France Bleu Provence.

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