Grosse opération de démantèlement à Calais dans plusieurs campements de migrants
Tôt ce vendredi matin, l'Etat a lancé une opération de démantèlement du campement de migrants installé dans la zone industrielle des Dunes à Calais. 516 personnes ont été évacuées selon la préfecture du Pas-de-Calais qui a ordonné l'expulsion.
CRS, gendarmes et police aux frontières sont déployés ce vendredi 10 juillet dans la zone industrielle des Dunes à Calais. Ils sont chargés de démanteler les campements de migrants qui y sont installés. L'opération a débuté tôt le matin, "et s'est déroulée dans le calme" selon la préfecture du Pas-de-Calais mais les associations présentes sur place dénoncent quelques affrontements et des interpellations.
516 migrants évacués selon la préfecture, 1.200 selon Utopia 56
La zone était bouclée et impossible d'accès. 500 tentes ont été identifiées par la préfecture du Pas-de-Calais, 516 personnes isolées ont été évacuées par 16 bus vers des centres des Hauts-de-France et d'autres régions, 13 personnes ont été orientées vers des centres d'hébergement et 20 migrants en situation irrégulière ont été interpellés et placés en centre de rétention.
L'association Utopia 56 parle de 1.200 migrants qui squattaient dans la zone des dunes.
"Des sérieux problèmes de sécurité"
Les migrants occupaient "de manière illicite et prolongée" 2 terrains situés rue des huttes dans la zone industrielle des dunes. Selon la préfecture, ces occupations occasionnaient "des sérieux problèmes de sécurité, de salubrité et de tranquillité en particulier pour les riverains". Deux ordonnances d’expulsion ont été rendues le 10 juin 2020. C'est le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry, présent ce vendredi matin sur place, qui a pris la décision d'expulser les migrants "en accord avec le ministre de l'intérieur".
"On est revenus vingt ans en arrière"
Le président de l'association Salam à Calais Jean-Claude Lenoir est amer : "On nous dit souvent que les associations mentent sur les chiffres et grossissent le nombre de migrants, mais derrière on organise ce genre de démantèlement de grande ampleur... _On est revenus vingt ans en arrière sur les conditions de vie de ces personnes, elles sont déplorables_. Harcèlement, violence et expulsions sont tristement les seuls arguments proposés dans la politique migratoire."