Un élève gravement brûlé dans un collège de Saint-Lô : le procès s'ouvre ce mercredi
Une enseignante de physique-chimie et l'ancien principal du collège Pasteur de Saint-Lô seront jugés au tribunal judiciaire de Coutances ce mercredi 2 décembre 2020, pour "blessures involontaires". Le 1er juin 2017, un élève de cinquième a été brûlé lors d’une expérience avec de l’éthanol.
L'accident s'est produit le 1er juin 2017 au collège Louis Pasteur de Saint-Lô. Une enseignante de physique-chimie réalise une expérience de SVT devant deux élèves. Elle verse de l'éthanol, liquide inflammable, sur des plantes chauffées dans un récipient pour en extraire leurs pigments mais la solution s'embrase.
Louison, 11 ans, qui se trouve juste à coté et sans protection, est grièvement brûlé aux deuxième et troisième degrés, au visage, au thorax et au bras. Le collégien a ensuite été hospitalisé durant trois mois, a subi plusieurs opérations de greffes de peau ainsi que de nombreux soins et cures durant l'année qui a suivi.
Que les responsabilités soient établies
Aujourd'hui, Louison et ses parents, Nathalie et Ludovic Ternois attendent beaucoup de ce procès, après le traumatisme vécu. " Sur le plan du moral, il y a eu des périodes difficiles l'année qui a suivi. Aujourd'hui, à 15 ans, c'est un adolescent battant, il va de l'avant, raconte sa mère Nathalie Ternois. Pour autant, il tient à ce que les responsabilités soient établies. Il attend une sanction".
Des attentes partagées par ses parents. "Il faut que ce genre d'accident ne se reproduise pas car ce n'est pas un cas isolé", poursuit-elle. "Limoges, Crépy-en-Valois, Chantonnay", même type d'expérience, même produit inflammable et là aussi des enseignants ou des élèves brûlés, énumèrent tristement les parents du collégien.
Ils demandent l'interdiction de l'éthanol en classe
Au delà de leur situation personnelle, ils militent aujourd'hui pour que l'utilisation de l'éthanol soit interdite dans les salles de classes.
Pourquoi il n'y a pas de dispositions prises pour que cette expérience soit retirée, par principe de précaution. Elle peut aussi être filmée. On a essayé de tirer la sonnette d'alarme. On a écrit au ministère de l'Education nationale, on n'a jamais de réponse, lancent les parents de Louison.
Ils ont lancé il y a deux ans, après un autre accident en Vendée, une pétition sur internet, qui recueille aujourd'hui près de 28.000 signatures