Un enseignant d'Orgères condamné à trois ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur son fils
Un enseignant de sport du collège d'Orgères, en Ille-et-Vilaine, écope de trois ans de prison pour des agressions sexuelles sur son fils. L'homme de 46 ans, suspendu par l'Education nationale depuis deux ans, est également condamné pour détention d'images pédopornographiques en récidive.

Devant le tribunal correctionnel de Rennes, il n'en démord pas : "Je n'ai absolument rien fait depuis le départ ". Ce père de 46 ans, tout de noir vêtu, réfute toute agression sexuelle sur son fils à partir de ses 5 ans. Il n' a en revanche aucun problème à reconnaître qu'il a de nouveau détenu des images pédopornographiques après sa première condamnation de 2006.
Un jeune homme très perturbé
Pendant des années son fils s'est tu sur ces agressions. Il faudra attendre qu'il ait 12 ans, qu'il ait lui même des comportements déviants avec son frère et sa soeur pour qu'il raconte enfin ce qui s'est passé : les caresses dans le lit, les fellations lorsqu'il passait ces week-ends ou vacances avec son père. Un père qu'il explique avoir voulu protéger. Il n'y a ni haine ni colère dans son propos, loin de là. "J'avais envie de continuer à le voir ", explique le jeune homme de 18 ans, qu'on sent en plein désarroi. Devant son père qui nie tout et qui accuse sa mère de le manipuler il lance : "j'irai jamais inventer quoi que ce soit... j'ai besoin de réponses : est-ce qu'il était si gentil avec moi pour avoir ce qu'il voulait ? Je ne sais plus quoi croire. J'espère qu'il avouera s'il tient à moi comme il l'a dit. " Son père l'écoute, les yeux au sol. Avouer, il n'en est pas question, même s'il s'agit d'aider son fils très perturbé à se reconstruire.
Des défaillances des institutions ?
Le prévenu n'a été suspendu de l'Education nationale qu'en mars 2015, neuf ans après sa première condamnation pour détention d'images pédopornographiques. "Comment a t'il pu rester en contact avec des mineurs autant de temps ? ", c'est ce que dénonce l'association Innocence en Danger qui s'est portée partie civile dans ce procès. Son avocate, Me Nathalie Bucquet, évoque des défaillances de la justice et de l' Education nationale..
Me Nathalie Bucquet dénonce les défaillances des institutions
Outre la condamnation à trois ans de prison ferme, le tribunal a ordonné un suivi socio-judiciaire de sept ans, une injonction de soin, l'interdiction pendant 10 ans de toute activité professionnelle ou bénévole en lien avec des mineurs, l'interdiction définitive d'exercer une profession publique et l'interdiction des droits de famille pendant cinq ans. L'homme devra par ailleurs verser 9.000 euros de préjudice à son fils et quelques 10.700 euros à sa mère pour tous les frais engagés.