Une quinzaine de balles tirées à la Paillade à Montpellier : la piste du règlement de comptes privilégiée
Un homme de 21 ans a été abattu mardi soir dans un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue. Une éxécution qui provoque incompréhension et colère dans le quartier
Cela ne fait aucun doute, il s'agit d'un règlement de comptes. Un homme de 21 ans a été abattu dans sa voiture mardi soir quartier de la Paillade à Montpellier, devant le Leader Price du centre commercial Saint Paul. Un commando armé a littéralement exécuté le jeune homme. Les témoins parlent d'une Peugeot roulant sur le parking, prise pour cible par un groupe de trois, quatre ou cinq hommes cagoulés, gantés, équipés d'armes automatiques qui ont tiré sans sommation.
Commando en fuite
L'homme au volant était visé à la tête et au torse. Il a été aussitôt secouru par les pompiers de la caserne située juste à coté, mais en vain. Ils n'ont pas réussi à le sauver. Quant aux témoins, ils ont assisté à la scène mais de loin car, pris de panique, ils se sont aussitôt réfugiés derrière les bâtiments, et ils ne peuvent apporter qu'une description succincte du commando qui a pris la fuite.
Ce qui est certain pour la police judiciaire c'est qu'il s'agit d'un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. La victime a été plusieurs fois condamnée pour des affaires de ce genre.
Une exécution qui choque. Reportage avec les habitants
"Un Mort ? Mais on va où ?"
Au lendemain des coups de feu, il n'y a plus de traces du crime, si ce n'est quelques bris de verre sur le parking bondé. "Mais quelle fusillade? s'étonne Ange. J'habite à côté et je ne suis pas au courant... Y a eu un mort? Mais où on va? Moi ça fait trente ans que je suis là... J'ai jamais vu ça et c'est de pire en pire".
"C'est terrible" lâche Naowel. Cette maman amène sa fille à son cours de musique juste à côté toutes les semaines. "Je n'ai jamais eu aucun problème avec personne ici, mais là c'est un règlement de comptes entre voyous. Imaginez une _balle perdue_... ça fait peur."
Reportage dans le quartier de la Paillade, au lendemain de la fusillade
"Elle était où la police hier soir ? "
De la peur... et de la colère pour Medhi, qui travaille dans le centre commercial : "ça ne devrait pas arriver. La police elle est où ? Elle vient fouiller là dans les poubelles (à la recherche de drogue - NDRL). Mais hier elle était où ? Ils viennent, ils constatent et ils partent. Elle est où la sécurité quand il y a des armes lourdes qui tournent ?".
" Elle est où la sécurité quand il y a des armes lourdes? ". Medhi
Même remarque de Saïd, qui estime qu'il n'y a pas assez d'uniformes dans son quartier. "Et pas assez de contrôles. Si la police est plus présente ça va se calmer. Il faut mettre _des caméras aussi_".
Certains habitants parlent d'une marche blanche samedi pour protester contre ces violences dans leur quartier.
Sur la sécurité, Philippe Saurel botte en touche
Interrogé sur la violence liée au trafic de drogue lors du rendez vous "Face à la presse"* ce mercredi, le maire sortant Philippe Saurel a renvoyé la responsabilité à l'Etat. "Si vous m'interrogez sur la drogue, je condamne le trafic de drogue. Mais qui laisse passer la drogue aux frontières ? C 'est pas le maire de Montpellier. La lutte contre la drogue, contre la prostitution ce sont des _missions régaliennes de l'Etat_. Là où la Ville est utile c'est qu'elle peut apporter sa connaissance fine du terrain à la police nationale. Cette complémentarité est utile dans la lutte contre la délinquance".
"Mais qui laisse passer la drogue aux frontières ? " Philippe Saurel