Un pompier soupçonné d'être un black bloc condamné à 10 mois de prison avec sursis

Le tribunal de Paris a condamné mardi un pompier du Val-d'Oise , soupçonné d'être un black bloc, à 10 mois de prison avec sursis. Il avait été interpellé samedi vers 10h30 avec trois autres hommes dans le 10 e arrondissement de Paris en marge des manifestations de Gilets jaunes. Les trois autres hommes ont été condamnés à des peines allant de huit à dix mois de prison avec sursis.

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Un sac siglé "pompier" découvert sur les lieux

Les quatre hommes se trouvaient tous dans une boulangerie du 10e arrondissement de Paris quand ils ont été interpellés. 

C'est là que la police a trouvé un sac marqué "sapeurs-pompiers Persan", une ville du Val-d'Oise. Il y avait aussi une bombe lacrymogène, des cocktails Molotov, plusieurs briquets, 17 fumigènes et divers pétards et feux d'artifice. Dans le sac la police a trouvé une banderole "I'm black bloc, don't panic, sauf si t'es flic". 

Selon les prévenus le sac appartenait à un inconnu

Devant le tribunal à Paris, les quatre hommes ont présenté leur version. Ils ont affirmé qu'au moment où la police s'apprêtait à encercler des manifestants, l'un d'entre eux avait accepté dans la précipitation le sac d'un inconnu, sans savoir ce qu'il contenait.  

Sur la vidéosurveillance de la boulangerie, on voit cet homme déposer le sac à l'étage, redescendre puis revenir avec le pompier et les autres prévenus. Le pompier professionnel, a précisé que son unité, localisée à Osny, n'avait pas ce genre de sacs. 

Il a expliqué que, sentant une odeur d'hydrocarbure, il avait souhaité vérifier le contenu du sac et avertir le gérant de la boulangerie, mais que la police avait interpellé le groupe au même moment.

Les policiers auraient ensuite déballé le sac et "mélangé" le contenu avec leurs effets personnels issus de leurs propres sacs, dont certains habits noirs, affirment les prévenus. 

Le pompier avait déjà été condamné 

Pour la procureure, la thèse avancée par les quatre hommes est incompréhensible. Elle a rappelé que ce pompier avait déjà été condamné pour "transports d'artifices non détonants".  Pour elle, les prévenus ont agi ensemble et voulaient "se vêtir comme des black blocs pour allumer des pétards des feux d'artifice, ou créer des incendies beaucoup plus violents".  Supporters du PSG, ils ont également des photos sur leurs téléphones montrant des ultras en train d'utiliser des fumigènes ou un black bloc habillé en noir. Pour elle, c'est le signe d'une certaine "adhésion à la violence".  

La défense de son côté affirme que cela n'a aucun rapport. L'avocate du pompier dénonce une fouille bâclée et regrette qu'aucune recherche d'empreintes n'ait été faite sur le sac.