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Un sociologue jugé pour violences contre un policier lors d'une manifestation contre la loi travail
Huit mois de prison avec sursis ont été requis ce jeudi à l'encontre du sociologue Nicolas Jounin, jugé pour des violences sur un policier lors d'une manifestation contre la loi travail au mois d'avril. Des faits qu'il nie. "Rien ne permet d'affirmer des choses pareilles," dit son avocat.

Ce jeudi, huit mois de prison avec sursis ont été requis par la procureure au tribunal correctionnel de Bobigny, à l'encontre de Nicolas Jounin, sociologue et ancien professeur à l'université Paris 8. Il comparaissait pour violences volontaires en réunion sur un policier, au moment d'une manifestation contre la loi travail le 28 avril dernier, à Saint-Denis.
Ce jour-là, environ 200 manifestants, de retour d'une opération de barrage filtrant tôt le matin à Gennevilliers, sortent du métro au carrefour Pleyel. Ils veulent aller a la bourse du travail de Saint-Denis, mais des policiers barrent la route. Selon la procureure, Nicolas Jounin a frappé un policier et elle demande une "particulière sévérité" au tribunal.
L'avocat du sociologue dénonce des mots "démesurés, disproportionnés" dans les réquisitions
Le policier, présent a l'audience, dit ne pas avoir vu son agresseur. Une scène violente? "Des mots, démesurés, disproportionnés" estime Raphael Kempf, l'avocat de Nicolas Jounin, dans sa plaidoierie. Selon lui, le dossier ne tient pas et ne repose que sur le témoignage d'un commissaire de police, qui a vu un homme dégarni, blond, alors même que son client portait ce jour-là un bonnet.
Pour les soutiens du sociologue, c'est le droit de manifester qui est mis en cause dans ce procès. "On a une vague de répression de la part de ce gouvernement, inadmissible et revancharde et ce qu'on peut voir, la constante, c'est quand même la vacuité des dossiers" estime Hervé Ossant, secrétaire général de la CGT en Seine-saint-Denis. Mais la procureure l'a assuré à l'audience : "je tiens a mettre tout le monde à l'aise" a-t-elle dit, "le droit de manifester est une liberté fondamentale".
La décision du tribunal est attendue le 3 novembre.