Une élue d'Aix-en-Provence accuse Éric Zemmour d'agression sexuelle
Gaëlle Lenfant, élue (GRS) du groupe d'opposition "Aix en partage" à Aix-en-Provence affirme dans un post Facebook publié dimanche avoir été victime d’une agression sexuelle de la part du chroniqueur d’extrême-droite Eric Zemmour en 2004.
C'est la banderole déployée le week-end dernier sur un immeuble du cours Mirabeau à Aix-en-Provence qui a décidé Gaëlle Lenfant à s'exprimer. Samedi 24 avril, des partisans d'Éric Zemmour, baptisés le collectif Chemises blanches, ont déployé une immense banderole avec le portrait d'Éric Zemmour sur l’échafaudage des travaux de la brasserie Les deux garçons. Il s'agissait d'un soutien à la candidature du chroniqueur d'extrême-droite à la prochaine élection présidentielle.
"Au moment où j'ai découvert avec stupeur et dégoût cet affichage (...) me revenait cet instant de ma vie dégoûtant, qui, chaque fois que j'y repense (et j'y repense...) me rend nauséeuse, de colère et de honte", écrit l'élue aixoise.
Elle affirme qu'en 2004 ou 2006, alors qu'elle était militante du PS, elle a été agressée par Éric Zemmour, qui était alors journaliste au Figaro, au lendemain d'un repas pendant l'Université d'été du Parti socialiste à La Rochelle.
"(Il) M'attrape par le cou. Me dit 'cette robe te va très bien tu sais ?' Et m'embrasse. De force." - Gaëlle Lenfant
"Nous avions dîné à cinq dans un petit resto, près du port (...) La soirée se passe bien, il ne se passe RIEN, rien d'autres que des conversations polies avec Zemmour. Le lendemain matin, je participe à un atelier (...) Je m'assois, et environ une demi heure plus tard, Zemmour arrive. S'assoit sur la chaise devant moi. Me reconnait, me dit bonjour et me demande ce qu'il a raté. Je lui résume l'intervention.
L'atelier se termine, je me lève, il se lève aussi. M'attrape par le cou. Me dit 'cette robe te va très bien tu sais ?' Et m'embrasse. De force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n'ai rien pu faire d'autre que le repousser et m'enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j'avais bien pu faire. Qu'avais-je donc pu faire ?"
Un épisode que Gaëlle Lenfant n'a jamais oublié : "Il s'est servi. C'était il y a des années, mais le dégoût ne s'en va pas. Et maintenant je dois subir sa campagne éhontée dans ma ville ? Dites, rassurez-moi, l'affiche de ce #porc ne va pas rester là ? Pas comme mon dégoût, rassurez moi..."
Depuis ce post publié dimanche, la banderole de soutien à Eric Zemmour a été retirée du cours Mirabeau. Gaëlle Lenfant ne souhaite pas prendre la parole sur ce sujet. À l'heure où nous publions ces lignes, nous ne sommes pas parvenus à entrer en contact avec Éric Zemmour. Son avocat n'a pas souhaité réagir.