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Une enquête ouverte après l'envoi de menaces de mort à des parlementaires de l'Oise

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Plusieurs députés et sénateurs de l'Oise ont reçu une lettre avec une balle. Ils ont déposé plainte. Le parquet a ouvert une enquête.

 La lettre anonyme envoyée à plusieurs parlementaires de l'Oise était dans une enveloppe matelassée, accompagnée d'une balle.  La lettre anonyme envoyée à plusieurs parlementaires de l'Oise était dans une enveloppe matelassée, accompagnée d'une balle.
La lettre anonyme envoyée à plusieurs parlementaires de l'Oise était dans une enveloppe matelassée, accompagnée d'une balle.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Beauvais (Oise) pour des menaces de mort sur des parlementaires du département. Plusieurs élus ont reçu une lettre vendredi dernier, 19 novembre 2021, à leur permanence.  Selon les informations de France Bleu Picardie, au moins sept parlementaires auraient été visés (trois sénateurs et quatre députés isariens). Tous auraient reçu un courrier accompagné d’une balle de carabine 22 long rifle. "Plusieurs parlementaires de l’Oise ont reçu des menaces de mort à leurs permanences et une enquête a immédiatement été ouverte", indique la procureure de la République de Beauvais, Caroline Tharot. 

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Plaintes regroupées

Toutes les plaintes déposées dans les juridictions de Senlis et de Compiègne ont ainsi été "regroupées", afin d'être "traitées par un même service sous la direction de mon parquet", poursuit Caroline Tharot.

La députée UDI de Beauvais Agnès Thill par exemple, a reçu la missive. " Ce n'est pas la première lettre de menace que je reçois. Mais je n'en ai jamais reçue avec une balle. C'était une lettre écrite avec des lettres formées comme avec les règles pochoir qu'on utilisait avant, je savais que ça m'était destiné. Le courrier était tapé à l'ordinateur, avec une balle. "La prochaine peut-être pour toi", le message est clair!" déplore l'élue qui raconte que les enquêteurs "ont ensuite relevé mes empreintes, pris ma déposition, puis j'ai été appelée pour donner mon ADN." 

"Pas la première fois, pas la première menace"

La lettre est signée de mystérieux "Résistants" et le texte complet est celui-ci (avec les fautes) : "En 2017, nous sommes allés au bureau de vote pour vous élire et représenter le peuple français. Absent pour défendre notre liberté et celle de nos enfants, sache(s) que nous n’oubli(e)rons pas ton absence et que la prochaine sera peut-être pour toi." L'absence faisant sans doute référence au texte sur le prolongement du pass sanitaire, voté par un hémicycle clairsemé. Et pourtant plusieurs parlementaires visés étaient bien présents à cette séance.

Une collaboratrice parlementaire a noté que "L'enveloppe a été postée de Noailles", mais elle estime cependant qu'elle ne se sent pas menacée. 

Mystérieux "Résistants"

La députée LREM de Noyon Carole Bureau-Bonnard a elle aussi porté plainte. "Ce sont des choses qui sont incompréhensibles, en tout cas pour nous. Mais on ne doit pas banaliser ces actes, je porte plainte à chaque fois", martèle l'élue qui se souvient que certains de ses collègues ont déjà reçu des balles ou des petits cercueils. "Si le but est d'intimider les parlementaires sur leurs actions, moi je continuerai mon travail", conclut-elle.

D'autres parlementaires comme Olivier Paccaud, sénateur apparenté LR, Jérôme Bascher et Édouard Courtial, sénateurs LR, Pascal Bois, député de la troisième circonscription de l'Oise (Méru, Creil, Montataire) auraient également été destinataires de la même missive. 

Enfin le patron des Républicains dans l'Oise, Eric Woerth, député de Senlis, a lui aussi été visé par la même lettre. Mais pour lui ce n'est pas la première fois. L'élu indique avoir déjà reçu des menaces de mort avec des balles dans l'enveloppe. "J'ai intégré cela à une plainte déjà ouverte pour toute une série de menaces", indique l'élu. Début novembre, sa permanence avait déjà été recouverte par des affiches anti-pass sanitaire.

Une référente "menaces de mort" à l'assemblée nationale

A l'assemblée nationale, une référente a été nommée pour recueillir les signalements et conseiller les élus. Face à la recrudescence des menaces à l'encontre des députés, Richard Ferrand, le président du Palais Bourbon, a adressé un courrier à tous les députés pour les en informer. "De telles tentatives d'intimidation ne sont pas tolérables", écrit Richard Ferrand (LREM), en "invitant" les élus "à saisir l'autorité judiciaire de tout fait de cette nature".

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