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Une habitante de Portes-lès-Valence condamnée à six mois de prison pour maltraitance sur sa belle-fille
Le tribunal de Valence condamne à six mois de prison ferme aménageables une femme de 28 ans pour avoir maltraité pendant des années sa belle-fille, aujourd'hui âgée de 10 ans.

Des premiers signalements venus de l'école remontent à 2014. Mais c'est en mars 2021 que Cristina, une fillette de 10 ans, fugue et se réfugie chez l'une de ses copines de classe, à Portes-lès-Valence. Là, elle raconte tout. Sa belle-mère l'oblige à faire toutes les tâches ménagères alors qu'elle ne demande rien à ses petits demi-frère et sœur. Lorsque son père n'est pas là, elle la frappe avec une cuillère en bois ou un balai, depuis des années. Elle l'asperge même d'eau de Javel.
Cristina est placée dans un foyer. Le 15 septembre, son père et sa belle-mère sont en garde à vue. Cette dernière part alors directement en détention provisoire, en attendant sa comparution immédiate, ce lundi au tribunal de Valence. Elle est poursuivie pour violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans. Lui comparaît libre, poursuivi pour non-assistance à mineur en danger.
On l'appelait la petite Cendrillon dans le quartier - Marie-Catherine Letellier, avocate de la partie civile
Cristina a appris récemment, par de la famille croisée dans la rue, que celle qu'elle appelle "Maman" depuis toujours n'est pas sa mère biologique. Celle-ci l'a abandonnée aux grands-parents à sa naissance, alors qu'elle était déjà séparée de son père, Dragan, 29 ans aujourd'hui. Lui s'est rapidement mis en ménage avec Ana, 28 ans. Les deux sont d'origine Rom, l'un apatride, l'autre réfugiée politique. Le couple a deux enfants en commun. Cristina les rejoint lorsqu'elle a un an, après le décès de son grand-père.
Maman, je t'aime beaucoup, mais toi tu me frappes toujours. C'est pour ça que je suis partie - le mot de Cristina laissé lors de sa fugue
Cristina avoue des mensonges
La belle-mère, qui dit aimer Cristina et la considérer comme sa fille, nie en bloc. Elle admet des gifles, oui, parce qu'elle n'est pas une enfant facile. Des fessées avec la cuillère en bois. Mais pas la douche avec de l'eau de Javel, ni lui avoir rasé la tête. Face au tribunal, elle explique que la fillette est hyperactive, et chute souvent à vélo, ce qui entraîne toutes ses ecchymoses. Son compagnon la soutient. Depuis ses déclarations, Cristina s'est d'ailleurs rétractée sur certains points. Sa belle-mère fait des différences entre elle et les autres enfants, et lui donne des coups. Mais pour d'autres faits, la fillette avouera à sa psychologue avoir menti. L'expertise psychologique de Cristina présente une tendance au mensonge, des difficultés pour faire face aux frustrations. Pour le parquet, les traces de coups sont toutefois là, parfois appuyées par des certificats médicaux.
Dragan a déjà six mentions à son casier judiciaire, la plupart pour des vols. Il est condamné à six mois de prison avec sursis, et à verser 1 000 euros de dommages et intérêts. Il explique au tribunal avoir eu parfois des doutes sur le comportement de sa compagne envers sa fille, mais reste tiraillé... Qui croire ? Il semble perdu.
Ana, la belle-mère, est condamnée à 18 mois de prison, dont six fermes, et 5 000 euros de dommages et intérêts. Ils seront aménagés, elle portera le bracelet électronique, ce qui lui permettra de rester auprès de ses deux autres enfants. Elle continue à nier la maltraitance, et dit pardonner à sa belle-fille. Pour son avocat, Naceur Derbel, la peine est équilibrée. Il ajoute qu'il y a des faits, des signalements, des traces de coups. Mais aussi une "exagération".
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