Une manifestation pro-migrants et contre le délit de solidarité rassemble plus de 300 personnes à Grenoble
Trois mois de prison avec sursis ont été requis à l'encontre d'un accompagnateur en montagne des Hautes-Alpes qui avait porté assistance à des migrants à l'hiver 2018 lors d'une maraude près de la frontière italienne. Le jugement a été mis en délibéré au 21 novembre par la cour d'appel de Grenoble.

Durant l'audience, la défense, qui a plaidé la relaxe, a attaqué la version des faits des policiers tandis que l'avocat général demandait la confirmation de la peine prononcée en première instance à Gap en janvier. Pierre Mumber, 55 ans, comparaissait pour "aide à l'entrée irrégulière" d'étrangers et pour les avoir "aidés à se soustraire" à un contrôle de police, en les aidant à s'enfuir de la voiture où ils avaient été placés.
Ce gérant de gîte, au casier judiciaire vierge, a rappelé ses engagements à Briançon que ce soit auprès de SDF, de personnes handicapées ou d'exilés, depuis qu'ils ont commencé à franchir massivement les Alpes par le col de Montgenèvre dans les Hautes-Alpes. Contrairement au tribunal correctionnel de Gap, la cour d'appel a accepté de visionner les rushes des journalistes italiens qui accompagnaient la maraude à laquelle participait Pierre Mumber. Hormis une jeune Nigériane - qui sera amenée à l'hôpital par les pompiers - , les autres migrants ne seront pas retrouvés.

A l'extérieur du tribunal, 300 personnes ont manifesté leur soutien à "Pierre" et dénoncé le durcissement de la politique migratoire de la France. Ils ont crié des slogans comme : "Un toit, des papiers, une école." Parmi les soutien de Pierre Mumber, on reconnaissait des personnalités comme l'alpiniste Lionel Daudet, l'ancien député européenne LCR, Roselyne Vachetta ou encore JO Briand, du Centre Inter-Peuples