Vignobles du Bergeracois : des stations météo connectées pour prévenir le mildiou
L'association AgroBio en Périgord est en train d'installer 10 stations météo dans les vignobles du Bergeracois. Elles seront connectées à un logiciel qui alertera en cas de risque d’apparition du mildiou ou de l'oïdium.
Les vignobles du Bergeracois sont-ils en train de faire leur révolution numérique ? En tout cas l'association qui travaille pour le développement de l'agriculture biologique, AgroBio en Périgord, va installer dix stations météo connectées. Elles seront ensuite reliées au logiciel d'"Outils d'aide à la décision" (OAD). L'objectif est d'indiquer aux viticulteurs, avec l’analyse précise de la météo, à quel moment faire un traitement phytosanitaire et à quel moment ce n'est pas utile, afin d'éviter l'apparition du mildiou et de l'oïdium.
30 % de produits phytosanitaires en moins
C'est l'entreprise Promété basée à Narbonne qui commercialise les stations météo et le logiciel d'analyse. Le système doit être déployé d'ici mi-janvier ou mi-février. Pour l'heure, c'est le moment d'installer les stations météo qui vont quadriller les vignobles du Bergeracois.
Fanny Monbouché, viticultrice à Monbazillac, a pu expérimenter ce système depuis désormais 4 ans. Elle a réduit de 30 % l'utilisation de produits phytosanitaires. "Ça nous permet de réduire au minimum l'utilisation de traitement, explique-t-elle. D'habitude d'avril à la récolte, j'ai au moins trois applications météo. Je les consulte au moins quatre fois chacune tous les jours. On est stressé tout le temps en terme de météo ou de maladie. Là, c'est un outil supplémentaire d'aide à la prise de risque."
Une meilleure image du vignoble
Au-delà de limiter les risques de développement des maladies, l'objectif est de dépenser moins dans l'achat de produits phytosanitaires. Serge Fourcaud est viticulteur à Saint-Vivien, il va adhérer au projet mais pour lui l'intérêt sur le long terme est autre. "La valorisation du produit se fait à travers l'image. Si un territoire s'est engagé dans une démarche environnementale alors derrière le modèle économique va suivre", explique-t-il. Il aimerait néanmoins que le système soit déployé sur l'ensemble de la région pour une meilleure efficacité.
Pour l'instant, une cinquantaine de viticulteurs adhèrent au projet. AgroBio espère en toucher au moins 80 avec un coût annuel de 350 euros par domaine.