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Violences faites aux femmes : un nouveau dispositif testé en Sarthe

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Près de 140.000 femmes ont été victimes de violences conjugales l'an passé en France, soit 10% de plus qu'en 2019. Et encore ces chiffres sont en-dessous de la réalité car moins de 20% des victimes portent plainte. Pour les aider, un nouveau dispositif est testé en Sarthe.

 Le 25 novembre est la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes (illustration)  Le 25 novembre est la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes (illustration)
Le 25 novembre est la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes (illustration) © Maxppp - FRANCK PENNANT

Plainte hors les murs, c'est le nom de ce dispositif testé dans quatre départements français dont la Sarthe. Il doit permettre aux femmes victimes de violences conjugales de pouvoir porter plainte sans se rendre forcément dans un commissariat ou une gendarmerie. "Pour certaines personnes, c'est impressionnant. L'uniforme, c'est impressionnant", reconnait Raphaëlle Renusson, directrice du Centre d'information sur le droit des femmes et des familles de la Sarthe (C.I.D.F.F), invitée de France Bleu Maine ce 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.

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"Le lieu, c'est impressionnant. On a de la chance. En Sarthe, on a la chance d'avoir des gendarmes et des policiers qui sont qui sont plutôt allants sur le dispositif et qui et qui accueillent bien les personnes. Mais parler aussi face à une autorité, ça peut être très déstabilisant", explique Raphaëlle Renusson.

Porter plainte chez une amie, dans les locaux d'une association ou dans un commerce

L'idée est simple : permettre à la victime de choisir un lieu où elle sera en confiance pour parler. "Cela peut être le domicile d'une amie, de l'entourage. Évidemment, quand il y a un sujet de violences conjugales, ça ne peut pas être au domicile de la personne. Vous comprenez pourquoi". Dans ce cas, un policier ou un gendarme pourrait se déplacer pour recevoir la plainte. "Mais pour cela, il faut des moyens humains supplémentaires", observe Raphaëlle Renusson_. "Si moi, par exemple, j'aide une personne qui a besoin de déposer plainte. Un gendarme pourrait peut-être se déplacer en 30 minutes. C'est forcement exigeant_". Pour l'instant aucune information n'a circulé sur les moyens humains et financiers alloués à ce nouveau dispositif.

D'autres lieux peuvent être utilisés pour accueillir les plaignantes. "On intervient déjà au Centre hospitalier du Mans, au Centre d'orientation des victimes de violences".  Voire dans des commerces où la victime peut se rendre sans éveiller les soupçons de son bourreau. Certains endroits seront d'ailleurs tenus secrets : "C'est important de conserver une certaine confidentialité parce qu'il ne faut pas que ce soit estampillé dépôt de plainte. Il ne faut pas créer de nouveaux freins". 

Raphaëlle Renusson, directrice du centre d'information des droits des femmes et des familles de la Sarthe
Raphaëlle Renusson, directrice du centre d'information des droits des femmes et des familles de la Sarthe © Radio France - yann lastennet

L'impact des confinements sur les violences conjugales 

En 2020, près de 140.000 femmes ont été victimes de violences conjugales en France. C'est 10% de plus qu'en 2019. "Les confinements  successifs ont aggravé la situation", reconnait la directrice du C.I.D.F.F. "Quand vous vous retrouvez en face à face permanent avec votre agresseur, évidemment, vous êtes dans une configuration qui est plus dangereuse que les autres.  Et puis, il y a aussi des phénomènes qui ont aggravé, ont exacerbé des violences qui étaient préexistantes. Les femmes déjà ont plus assumé que les hommes les tâches ménagères, la préparation des repas, l'aide aux devoirs à la maison, tout ça dans le couple, ça crée des tensions. Et puis, les femmes, elles, ont aussi été plus nombreuses que les hommes à perdre ou à quitter leur emploi. Ça a eu des effets assez dévastateurs". 

Le Centre d'information sur le droit des femmes et des familles de la Sarthe a d'ailleurs a vu le nombre de personnes victimes de violences augmenter de 20% l'an passé. Si vous êtes victimes de violences conjugales vous pouvez le Centre d'information sur le droit des femmes et des familles de la Sarthe au 02 43 54 10 37.

Réécoutez l'interview de Raphaëlle Renusson, ici 

Violences conjugales
Violences conjugales © Radio France
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