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- EN IMAGES - Y-a-t-il eu une bavure en marge de la manifestation des "gilets jaunes" à Dijon ?
EN IMAGES - Y-a-t-il eu une bavure en marge de la manifestation des "gilets jaunes" à Dijon ?
À Dijon, une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances dans lesquelles un homme de 53 ans a été victime d'un tir de Flash-Ball samedi 24 novembre 2018 durant la manifestation des "gilets jaunes". Cet homme, Éric, 53 ans a une incapacité temporaire de travail (ITT) de sept jours.

À Dijon, un gilet jaune porte plainte contre les forces de l'ordre. Samedi dernier, en pleine manifestation, Éric, 53 ans, employé dans l'industrie dans l'agglomération dijonnaise a reçu un coup de flashball dans les parties génitales. Les faits se seraient déroulés entre 15h15 et 15h30 place de la Libération. Le policier qui l'a visé était à 10 mètres de lui, explique Éric.
Ce mardi, il a déposé une plainte contre X au commissariat de police de la place Suquet. Une plainte pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique" transmise au procureur de la République. Son Incapacité temporaire de travail (ITT) a été estimée à sept jours par le médecin légiste qui l'a examiné.
Selon Éric, le policier n'avait pourtant aucune raison de faire usage de son arme à ce moment là. "Nous sommes partis de la place de la République, on chantait, tout se passait bien et tout d'un coup on s'est fait gazer deux, trois fois sans raison. On s'est donc dispersé avec tout le chahut qu'il y a eu. C'est comme ça que je me suis retrouvé place de la Libération" explique le quinquagénaire.
"Suite à de nouveaux tirs de gaz lacrymogène", poursuit-il "j'ai vu un policier se mettre en joue. Il m'a regardé, je l'ai regardé. Et tout à coup il m'a tiré dessus. Je suis le seul à avoir reçu un coup de flashball" déplore Éric. Cet homme qui se décrit comme quelqu'un de "non-violent", "pacifique" a peut-être une explication. "Pendant qu'ils lançaient la lacrymogène, des personnes ont donné des coups de pieds dans l'un des projectiles mais c'est tout. Il n'y a pas eu de menaces, il n'y a rien eu" assure t-il.
Éric retrace le film de cette journée qu'il n'est pas prêt d'oublier et explique pourquoi il a décidé de porter plainte contre X. "Quand j'ai reçu le flashball dans les parties génitales, je me suis retrouvé à terre, c'est une douleur horrible, les pompiers m'ont emmené au CHU de Dijon où j'ai attendu plus de quatre heures. J'ai porté plainte parce que je pense qu'il faudrait enlever les armes qu'il porte à ce fonctionnaire." Parce qu'Éric en est persuadé, ce tir n'est pas une erreur, il était intentionnel. "Il a bien pris son temps. Il s'est accroupi, il m'a visé, il m'a tiré dessus alors qu'on était bien, qu'il n'y avait aucune violence. Je me demande ce qui lui a pris. Je veux que cette personne soit condamnée et je souhaite qu'elle me fasse des excuses aussi".
Éric Mathais, procureur de la République de Dijon confirme qu'une enquête est ouverte pour faire la lumière sur cette affaire et déterminer les responsabilités. "Moi je ne me prononce qu'à partir d'éléments objectifs tirés de la procédure. Cette enquête permettra de dire ce qu'il s'est passé et éventuellement que chacun, y compris du côté des manifestants, ait à assumer ses responsabilités, s'il s'avère que des infractions ont été commises".
"Dans un sens comme dans l'autre, poursuit le procureur, ces infractions sont des délits qui peuvent éventuellement être punies d'amendes et de peines prison".
Le soutien des "gilets jaunes"
Alors que l'enquête est en cours, Éric, doit faire ce vendredi des radios complémentaires. Il redoute une ablation du testicule gauche. Ces derniers jours le "gilet jaune" se soigne à coup de puissants antalgiques. S'il marche un peu mieux - lui qui a été également touché à la hanche - sera de nouveau dans la rue ce samedi à Dijon.
Il fera tout pour participer à la nouvelle manifestation des "gilets jaunes". En attendant, ses camarades l'appellent régulièrement pour prendre de ses nouvelles. Cette semaine, sur l'un des blocages au rond-point de Chevigny-Saint-Sauveur en zone industrielle, certains ont déployé une banderole pour afficher leur soutien.
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