Calvados : un mannequin connecté pour réaliser des vêtements sur mesure
C'est un outil qui révolutionne le secteur du façonnage. Les établissements Thierry à Ifs dans le Calvados sont le premier industriel français à utiliser ce mannequin connecté de manière opérationnelle. Un mannequin pour créer des vêtements de haute couture pour les femmes avec ou sans poitrine.

Amedi Nacer, le dirigeant des Etablissements Thierry à Ifs dans le Calvados, n'est pas peu fier de sa dernière trouvaille. Il s'est équipé d'un robot fabriqué par une petite start-up de la Drôme. Un mannequin connecté qui marque un sacré changement dans le secteur du façonnage.
C'est lors d'un salon professionnel qu'il découvre Euvéka, une petite société 100% française et son mannequin éponyme. Et très vite lui revient une anecdote. L'un de ses gros clients, une maison de haute couture à Paris pour laquelle il réalise les modèles et les vêtements, et dont les vrais mannequins sont pour la plupart des jeunes femmes aux menues poitrines, lui réclame un jour des vêtements moins larges au niveau du buste.
Ce client lui suggère pour solutionner le problème de "tout simplement scier les seins de ses mannequins". Car dans ce métier de la couture, on travaille depuis des générations avec des mannequins de bois, mais difficilement adaptables aux mesures précises des modèles vivants.
Un mannequin qui s'adapte à toute les tailles
Euvéka, c'est un mannequin connecté évolutif sans poitrine mais auquel différentes tailles de seins peuvent être adaptées. Un mannequin capable de réaliser des vêtements de la taille 36 à la taille 46 et ce, quelque-soit la morphologie de la personne (avec une très petite taille mais un large bassin par exemple). Un mannequin connecté qui peut même s'adapter aux hommes. Il suffit de programmer les mesures précises du modèle. Euvéka prends alors la forme du sujet en quelques minutes.

Une précision affinée
"Un gain de temps mais surtout une précision affinée dans le Sur Mesure", explique la directrice du bureau d'études de Thierry, Emilie Lévesque. Avec les modélistes du bureau, elle découvre le mannequin. Son revêtement a déjà été amélioré afin que les piquages répétés d'aiguilles ne le détériorent pas.
D'autres ajustements pourraient suivre. Le façonnier normand, les concepteurs du mannequin ainsi que la maison de couture travaillent de concert pour en faire un outil encore plus performant. La technologie a un coût, 70.000 euros. L'entreprise espère bien la décliner dans d'autres services d'ici cinq ans.