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A Semur-en-Auxois, près de Montbard, on est croque-morts de père en fils (et fille)

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Croque-morts de père en fils, voilà l'histoire des Girard. Depuis quatre générations ils se passent le flambeau et continuent de s'occuper de l'entreprise familiale située à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). Pompes funèbres et crématorium, rencontre avec cette famille hors du commun.

Loïc a 32 ans. Il travaille dans l'entreprise familiale depuis 10 ans avec son frère et sa sœur. Lui gère le crématorium.
Loïc a 32 ans. Il travaille dans l'entreprise familiale depuis 10 ans avec son frère et sa sœur. Lui gère le crématorium. © Radio France - Kathleen Comte

Depuis quelques jours, vous avez certainement dû croiser dans les rues zombies et autres sorcières. Normal, comme chaque année c'est Halloween. Une fête célébrée généralement le 31 octobre, veille de la Toussaint (qui a lieu le 1er novembre). En ce jour férié, fête des morts, vous serez certainement nombreux à rendre hommage à vos proches décédés. L'occasion de parler d'un métier qu'on connaît mal : celui de croque-mort.

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A Semur-en-Auxois (Côte-d'Or), près de Montbard, les pompes funèbres c'est une histoire de famille. Les Girard font ça de père en fils et fille. Depuis quatre générations, ils se passent le flambeau. Loïc, 32 ans, est issu de la dernière génération. Lui, son frère Olivier, et sa sœur Solène, gèrent le crématorium et les pompes funèbres. Il nous raconte l'histoire familiale : "Mon arrière-grand-père était épicier et menuisier. A sa mort, l'épicerie a été reprise par un fils et la menuiserie par l'autre (mon grand-père). Dans son travail de menuisier il était aussi en charge de la fabrication de cercueils. Cette entreprise naissante de pompes funèbres a été reprise par ses trois enfants, donc mon père et mes oncles qui à leur tour nous ont légué l'entreprise."

"Travailler en famille c'est un avantage" — Loïc Girard, directeur du crématorium

C'est d'abord Solène, la sœur de Loïc qui se lance dans l'aventure, suivie de près par Loïc alors âgé de 20 ans. Leur frère, Olivier les rejoindra plus tard. Chacun occupe une tâche bien distincte : Solène est directrice des pompes funèbres, Loïc gère le crématorium tandis qu'Olivier s'occupe de la comptabilité. Personne n'empiète sur le travail de l'autre et lorsqu'on demande à Loïc si ce n'est pas trop dur de travailler en famille, il répond : "On se connaît bien donc quand quelqu'un dit quelque chose, fait une remarque, on ne se vexe pas. Il arrive aussi parfois qu'on ne se voie pas de la journée en fonction de la charge de travail. Pour nous travailler en famille on voit ça comme un avantage."

De plus en plus de crémations

Depuis dix ans qu'il exerce ce métier, Loïc a vu une certaine évolution concernant le nombre de demandes de crémations : "En dix ans, on est passés de 20% à 40%. Ce choix de la crémation c'est aussi l'idée pour les personnes concernées de ne pas être une charge pour les vivants. Les gens se rendent compte que derrière eux, il n'y aura pas forcément quelqu'un pour entretenir la tombe. C'est rare aujourd'hui les familles où les membres restent dans la même commune. Désormais les enfants partent vivre ailleurs. Il y aussi une autre explication. Les gens se détachent de plus en plus de l'accompagnement religieux et souhaitent organiser eux-mêmes le départ de leurs proches. On a donc beaucoup de recueillements qui se font avec nous et sans l'église. C'est une vraie évolution qu'on a ressentie."

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Concernant la nouvelle génération, pas question pour Loïc de forcer qui que ce soit. Lui y est allé de son plein gré, tout comme son frère et sa sœur. Reste à voir si le petit dernier de la famille, alors âgé de quatre ans, prendra le même chemin. Réponse dans quelques années.

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