Cher : des caméras pour traquer les dépôts sauvages d'ordures
C'est une calamité au bord des routes : ces dépôts sauvages d'ordures ménagères qui viennent polluer l'environnement. Le conseil départemental du Cher a lancé cet été une expérimentation qui va durer un an. Il a fait installer des caméras sur deux sites sensibles.

Deux caméras ont été disposées en bordure de route, à Bessais-le-Fromental (près de Sancoins) et à Drevant, près de St-Amand-Montrond. Des caméras destinées à essayer de prendre les auteurs de dépôts sauvages d'ordures en flagrant délit évidemment, mais surtout dans un but dissuasif.

Les caméras sont installées à quelques mètres de haut, et filment les abords de la poubelle voisine : " C'est là que certains ont pris l'habitude de déposer leurs sacs poubelles, décrit Daniel Fourré, vice-président du conseil départemental du Cher, chargé des routes. Dans ce secteur, on ramasse une centaine de tonnes d'ordures ménagères ainsi abandonnées. Chaque jour, on a deux agents départementaux qui sillonnent les routes pour tout nettoyer. C'est un travail ingrat. On espère que ces caméras en dissuaderont certains de continuer à polluer sans vergogne. On peut faire des captures d'écran et éventuellement identifier les responsables."

Les images sont envoyées à un centre de supervision mais elles ne sont pas visionnées en continu, ni enregistrées. Le contrôle reste donc aléatoire. Bernard Jamet, maire de Drevant et président du syndicat d'ordures ménagères local, n'hésite pas à appliquer la bonne vieille méthode : " En tant que maire, on agit à chaque fois qu'on détecte un sac poubelle abandonné. Moi, je l'ouvre systématiquement pour voir si on peut trouver un indice pour remonter jusqu'à son propriétaire. Ca arrive parfois et alors on porte plainte, une fois l'infraction constatée également par la gendarmerie. Ca arrive qu'on fasse condamner quelqu'un."

La peine peut aller jusqu'à 1.500 euros d'amende et le remboursement des frais de nettoyage. D'après ces deux élus, guère plus d'une bonne vingtaine de personnes sont à l'origine de ces dépôts sauvages : " Ce sont des irréductibles, des récalcitrants qui ne veulent pas rentrer dans le système de ramassage et de traitement des ordures ménagères du Smirtom, analyse Bernard Jamet. On paie au volume. Tout le monde trouve qu'on paie trop cher pour les ordures ménagères, pourtant, le syndicat ne fait aucun bénéfice !" Un bilan de ces caméras sera tiré l'an prochain ; des caméras qui risquent d'inciter simplement les responsables à aller jeter leurs sacs poubelles, un peu plus loin pour être tranquilles.