Covid-19 : des masques accrochés sur l'arbre à loques d'Hasnon pour conjurer la pandémie
Depuis quelques mois, des masques fleurissent sur l'arbre à loques du Valenciennois au milieu des chaussettes et foulards. Selon cette tradition du Nord de la France et de Belgique qui remonterait aux celtes, le fait d'accrocher des habits touchés par la maladie permet de guérir.
Des dizaines de vêtements de toutes les tailles et toutes les couleurs pendent sur un charme et recouvrent même le tronc sur ce site "sacré" païen et chrétien pour le moins étonnant le long de la départementale 40 entre Saint-Amand les Eaux et Hasnon. A côté une minuscule chapelle, celle du dieu de Giblou.
A l'origine l'arbre "guérisseur" était dans la forêt de Raismes, mais à la création de l'A23 en 1980, après un tollé populaire le site a été transféré avec la chapelle à Hasnon raconte Bertrand Bosio, auteur et président de l'association Nord Fantastique.
L'auteur recense de nombreux témoignages de guérisons de tous les ordres, il évoque aussi des femmes qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants et qui quelques mois après avoir déposé un soutien gorge ou une culotte sur l'arbre ont donné naissance à leur bébé.
Et depuis quelques mois on trouve également des masques chirurgicaux et des masques lavables.
On est je pense plus sur de la prévention, plus des gens qui ont peur de l'attraper
Le reportage de Rafaela Biry-Vicente
Un 2e arbre à loques depuis quelques mois
Depuis quelques mois le sapin derrière la chapelle s'est transformé en 2e arbre à loques, la coutume ancestrale connait donc un regain, rien d'étonnant pour Bertrand Bosio.
On est dans le schéma classique des grandes épidémies qui ont donné naissance à des nouveaux comportements, des nouveaux rituels comme l'arrivée de nouveaux carnavals. Le monde matériel montre ses limites, il s'effrite et on se tourne naturellement vers le spirituel qui parle au plus profond de l'être humain, ce désir, ce besoin d'espérance d'un avenir meilleur c'est ce qui nous aide à tenir.
Peu de chances de voir quelqu'un accrocher son vêtement de "douleur" en plein jour, en général les gens attendent la nuit car ils n'assument pas forcément cette pratique, explique l'auteur.
Selon la tradition, les croyants doivent aussi faire trois tours de la chapelle.