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Des pistes d'athlétisme aux pistes de décollage : le rêve de l'athlète alsacien "Momo" El Bouajaji
Il rêvait de s’envoler pour les jeux olympiques de Tokyo. Mais pour le moment, en attendant de savoir si ces jeux ont lieu, l’athlète strasbourgeois Mohamed Amine El Bouajaji a investi d’autres projets. Il va faire son entrée dans une école de pilote de ligne.

"Ne jamais dire jamais". C'est la devise du quadruple champion d’Europe de cross, Mohamed Amine El Bouajaji. Jusqu'à la pandémie et une blessure au pied, la carrière du strasbourgeois allait bon train. Il avait donc remisé au placard son autre rêve d'enfant : devenir pilote d’avion. Aux pistes d’atterrissage, il avait préféré les pistes d’athlétisme... Jusqu’à ce stage au Kenya, au printemps 2020 : "les pilotes ont vu que j'étais très intéressé et ils m'ont permis de vivre l'atterrissage avec eux dans le cockpit. A ce moment-là, j'ai eu un petit pincement au coeur, je me suis dit que c'était un beau métier, que c'était dommage de ne pas avoir persévéré".
Puis est venue la pandémie et une blessure au pied (une aponévrosite plantaire). Les stades se sont fermés, les compétitions annulées. C'est alors que Momo se retrouve alors seul face à ses questions : "On se dit 'maintenant on fait quoi ?'. On se rend compte que sa vie d'homme nous rattrape vite et qu'il faut aussi assurer ce côté-là. On se rend compte aussi qu'une carrière de sportif de haut niveau, c'est intense, c'est très beau mais cela ne dure pas très longtemps, une dizaine d'années". Comme lui, beaucoup de sportifs ont profité de ces mois d’arrêts pour investir d’autres champs.
Certains se sont lancés dans des études Kiné, d'autres se sont découvert une passion, etc... Cette pandémie à ouvert les yeux à beaucoup d'athlètes sur leur vie en-dehors du sport
Il décide alors de tenter le concours d’entrée dans une école de pilote de ligne, à Paris. Il réussi le concours et fera donc sa rentrée le 1er mars. Et en bon athlète, il met déjà tout en place pour que cela fonctionne, il dévore les ouvrages d'aviation : "Pourquoi un avion vole, comment fonctionne un moteur à hélice, un moteur à turbo-réaction, etc...", liste l'athlète. "Moi qui ne lit quasiment pas, je me suis mis à lire avec avidité", rigole Mohamed Amine. La tête dans les étoiles, El Bouajaji l’a toujours eu. Cette fois, c’est dans les nuages qu’il l’a, dans ses rêves d'aviation.
Prendre de la hauteur d'ici les JO de Paris 2024
Il n'oublie pas pour autant son rêve sportif, bien au contraire. Il l'a affiné, précisé : "je suis peut-être un peu juste pour Tokyo 2021, mais on va essayer de se qualifier pour le 5.000m", raconte le coureur de demi-fond, "mais le grand objectif, ce sera Paris 2024".
Désormais, il ne voit plus le projet professionnel comme un obstacle au projet sportif, bien au contraire : "Je me rends compte que pour gagner des médailles, il faut avoir la tête libérée. Avoir ce projet de pilote d'avion m'enlève énormément de pression sur le plan sportif : je ne cours plus par obligation mais par envie", se félicite le strasbourgeois, qui ne se fixe pas, pour le moment, de date précise de retour, il veut attendre d'être revenu à son meilleur niveau. "Au fond, plus on s'en fout, plus on a de chance de faire des performances, car on n'a plus peur de prendre des risques. Lorsque l'on doit gagner car c'est le seul projet que l'on a, la pression est énorme et l'on ne prend pas de risque. Or c'est la folie qui fait faire des performances".
Toujours ambitieux, Mohamed Amine se lance à plein dans cette formation de pilote de ligne, qui doit durer deux ans. Son rêve en la matière ? "Entrer chez Air France comme pilote de ligne, c'est un rêve. Puis, à terme, travailler pour Airbus comme transporteur, sur le Beluga XL, le plus grand avion de transport au monde".
Avis à Air France, un nouveau pilote devrait être sur le marché dans quelques années. Un rêve parmi d’autres désormais.