- Accueil
- Auvergne-Rhône-Alpes
- Isère
- Infos
- Insolite
- Grenoble : Arc Nucléart va tenter de percer le mystère de la tombe de l'abbé de Saint-Médard, mort en 1206
Grenoble : Arc Nucléart va tenter de percer le mystère de la tombe de l'abbé de Saint-Médard, mort en 1206
Le laboratoire Arc Nucléart abrite depuis un mois, un hôte de choix, un abbé mort en 1206 à Soissons (Aisne). Les archéologues qui ont fait cette découverte dans abbaye Saint-Médard ont demandé au site grenoblois de traiter la dépouille d'Albéric de Braine pour la conserver et l'étudier.

Le laboratoire Arc Nucléart abrite depuis un mois les restes d'un abbé mort en 1206 près de Soissons (Aisne) à l'abbaye de Saint-Médard, aujourd'hui disparue, qui fut un centre religieux très important, où les rois carolingiens se faisaient couronner. Les abbés qui la dirigeaient étaient donc de grands personnages. Et c'est l'un d'entre eux qui a été mis au jour récemment, lors de fouilles archéologiques. Le laboratoire Arc Nucléart est hébergé sur le site du CEA Grenoble : c'est un atelier-laboratoire dédié à la conservation et la restauration des objets du patrimoine en bois ou cuir. Il possède des compétences et des installations uniques en Europe pour le traitement des objets archéologiques en bois de grandes dimensions.
Une découverte exceptionnelle
Albéric de Braine, 1206, peut-on lire sur la tombe. Une découverte exceptionnelle, pour Christian Vernou, le conservateur en chef du patrimoine à Arc Nucléart : "On peut encore voir son ample manteau, qui enveloppait son corps, dont une bordure est tissée de fils d'or. On voit des chaussures montantes, des sortes de bottines en cuir. Les os de ses mains sont croisés sur sa poitrine, et tiennent sa crosse d'abbé, une hampe en bois."
L'exhumation de l'abbé Albéric de Braine, un travail très délicat
Il a fallu prendre mille précautions pour prélever la sépulture de l'abbé et la ramener intacte Grenoble, dans un sarcophage étanche. Un travail délicat et capital qui a été confié à Laure Meunier, restauratrice-conservatrice : "C'est vrai que l'on a la pression, car en déplaçant le corps pour le faire passer de la tombe au coffre dans lequel on va le transporter, rien ne doit bouger, aucun des os du squelette, que plus aucune chair ne relie entre eux. En quelque sorte, nous sommes les gardiens de l'état de conservation de la sépulture."
Irradier la dépouille pour la débarrasser de ses bactéries
Le soir même de son arrivée à Arc Nucléart, les restes de l'abbé ont été irradiés par des rayons Gamma, dans une pièce spéciale. Un traitement biocide, réalisé par Laurent Cortella, ingénieur à Arc Nucléart. "L'irradiation de l'Abbé a duré un peu plus de 24 heures. On est sur des doses très fortes. On cherche à tuer des bactéries, relativement radio-résistantes. _L'idée c'est que les personnes qui vont ensuite manipuler la dépouille le fassent dans des conditions sanitaires très sécurisées, sans risque biologique"__._
Le mystère de la mort d'Albéric de Braine
Dans le courant de l'année, la dépouille de l'abbé Albéric de Braine va être étudiée par une équipe pluridisciplinaire, pour comprendre par exemple pourquoi le corps était séparé de la tête par une sorte de collerette en plomb. Les chercheurs vont se transformer en Sherlock Holmes. Christian Vernou explique que quand ils ont enlevé la collerette, ils ont trouvé un crâne en très mauvais état. "Est-ce un élément dramatique qui a participé à son décès ? Il y avait aussi une sorte de foulard qui protégeait le cou. L'étude va peut-être nous dire comment et de quoi est mort ce personnage, au début du 13e siècle ! La dépouille va également être scannée."
A terme, la sépulture d'Albéric de Braine, abbé de Saint Médard, mort en 1206, devrait être exposée au musée de Soissons.
Qu'est-ce que Arc Nucléart ?
ARC-Nucléart est un groupement indépendant, hébergé sur le site du CEA Grenoble : atelier-laboratoire dédié à la conservation et la restauration des objets du patrimoine en bois ou cuir, il possède des compétences et des installations uniques en Europe pour le traitement des objets archéologiques en bois de grandes dimensions. Fondé dans les années 70, aujourd'hui sous la forme d'un Groupement d'Intérêt Public soutenu par quatre partenaires, le CEA, le Ministère de la Culture, la Ville de Grenoble et l'association ProNucléart, ARC-Nucléart a pour missions :
- la conservation et la restauration des objets culturels archéologiques, historiques ou ethnographiques en matériaux organiques,
- la recherche destinée à étudier les matériaux dégradés et développer de nouvelles techniques de traitement.
Fragilisés, les objets du patrimoine nécessitent, pour pouvoir être conservés et présentés au public, des opérations de consolidation et de restauration. Dans des locaux équipés d’installations de haute technicité, sur une surface de 3000 mètres carrés, une équipe pluridisciplinaire (chimistes, physiciens, techniciens, restaurateurs, conservateur, personnel administratif) se consacre à la sauvegarde du patrimoine, intervenant sur les collections des musées ou dans les monuments historiques, mais aussi sur les chantiers de fouilles pour assister les archéologues.
Isère : l'info en continu
Isère : les plus consultés
Quatre ans après sa fermeture, ce petit village du Nord-Isère va retrouver son bar-restaurant
France Bleu IsèreAutoroute A7 : un choc entre un camion frigorifique et une voiture, circulation très perturbée
France Bleu IsèrePerquisition à la mairie de Charvieu-Chavagneux dans le cadre de l'enquête pour détournement de fonds publics
France Bleu Isère