ECOUTEZ - Il joue "Bella Ciao" au carillon pour les soignants et les travailleurs, pendant le confinement
A Villefranche-de-Rouergue, le carillonneur de la collégiale joue trois fois par semaine des mélodies pour rendre hommage aux travailleurs mobilisés, pendant l'épidémie de coronavirus. Du classique, mais aussi des airs populaires, de Mozart à Joe Dassin, en passant par Christophe ou Bella Ciao.
Trois fois par semaine, le rendez-vous a une importance particulière pour Paul-Henri Mériau. Le lundi, le mercredi et le vendredi vers 16h, il s'assied derrière le clavier du carillon de la collégiale de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), et consacre quelques mélodies aux soignants et aux travailleurs qui œuvrent pendant l'épidémie de coronavirus. Infirmiers mais aussi policiers, gendarmes, pompiers, services publics, caissiers ou éboueurs.
Pour choisir les airs qu'il joue, le carillonneur pioche un peu partout, et le répertoire est très varié. "Ça va de Joe Dassin à du répertoire classique ou pour le carillon" explique Paul-Henri.
Des airs que les gens ont forcément entendu un jour dans leur vie
Quand il fouille parmi ses partitions, le musicien aveyronnais sort un peu de tout : "Tiens, "La bohème" (de Charles Aznavour) par exemple, ça c'est connu... "Ave Verum" de Mozart, c'est plus classique. "La Montagne" de Jean Ferrat, ou "Bella Ciao", qui est proposé". "Bella Ciao", le chant de révolte italien, digne du 1er mai.
Un hommage à Christophe, après sa mort
Paul-Henri n'oublie pas "La Mer" de Charles Trenet, "Toute la pluie tombe sur moi" de Sacha Distel, "Santiano" d'Hugues Aufray, ou "Le métèque" de Georges Moustaki. Un jour, il a même joué "Le Douanier Rousseau" de la Compagnie Créole ! L'air des Antilles a flotté un temps dans les rues de Villefranche, grâce aux mains de Paul-Henri.
Il y a une quinzaine de jours, j'ai joué Christophe (Les mots bleus) parce qu'il était décédé.
Le carillonneur n'est d'ailleurs pas peu fier des encouragements qu'on lui adresse. Car outre le symbole, et l'hommage aux soignants, il a reçu ces derniers jours de nombreuses marques de sympathie, de la part d'habitants pour qui la musique aide à mieux supporter le confinement. "Il y a des gens _qui m'ont téléphoné ou envoyé des messages_, en me disant : "Ah, c'est bien, je suis passé à la pharmacie et j'ai entendu le carillon". J'ai des retours très très positifs".