INSOLITE - Un Grenoblois se lance dans un tour du monde, seul avec son vélo
Qui n'a jamais rêvé de faire le tour du monde ? Emmanuel, lui, a franchi le pas. Malgré la pandémie de Covid-19, il vient de se lancer, seul, avec son vélo. Une aventure d'une dizaine d'années qu'il nous raconte. Ecoutez.
Emmanuel a 53 ans. En 2019, après 30 ans dans l'armée, à voyager "différemment dans les pays" du monde entier, il prend sa retraite et se lance dans un tour de l'Islande à vélo. Une aventure de 29 jours, en autonomie complète. "A mon retour, j'ai tout laissé tombé, j'ai tout vendu, et ça fait 17 mois que je prépare ce tour du monde à vélo", raconte-t-il.
Huit à dix ans d'aventure
Malgré la pandémie de Covid-19, Emmanuel s'est lancé il y'a quelques jours. Après un mois à Valras-Plage pour dire au revoir à ses proches, il a rejoint les routes de la Corse où nous l'avons contacté.
"L'itinéraire risque de changer à cause de la pandémie actuelle."
Emmanuel s'est lancé dans un tour du monde, seul avec son vélo
Pas question pour le Grenoblois de partir à l'improviste. Son parcours est déjà tout tracé. Il souhaite rejoindre la Turquie d'ici l'hiver prochain, pour, dans un an, au printemps 2022, se rendre en Asie du Sud-Est. "Après, l'objectif est de prendre le bateau de l'Indonésie jusqu'en Australie où je resterai un an, puisque j'ai la possibilité d'avoir un visa d'un an, pour traverser toute l'Australie". Puis direction la Nouvelle-Zélande pour trois mois, et l'Alaska "pour traverser les deux continents américains, donc Alaska, Canada, Etats-Unis, Amérique Centrale et Amérique du Sud pour environ deux ans et demi, trois ans".
Emmanuel souhaite vraiment profiter de ces huit à dix ans ans d'aventure. Il ne se fixe d'ailleurs pas d'objectifs. "J'ai décidé de ne pas faire plus de 50 kilomètres par jour. On sera entre 20 et 40 kilomètres. 50 kilomètres, c'est vraiment s'il n'y a rien à voir et que la route est bonne."
"J'ai envie de découvrir une autre planète, et la culture des pays que je vais traverser."
Côté budget, ça coûte quoi un tour du monde à vélo ?
"J'ai une chance incroyable par rapport à d'autres voyageurs, j'ai ma pension de militaire qui est versée tous les mois", nous raconte Emmanuel, en plus des économies qu'il a pu faire. Là encore, il a tout prévu, conscient que le coût de la n'est pas le même d'un pays à un autre, notamment pour s'alimenter et pour se loger. "Je ne vais pas bivouaquer tous les jours. De temps en temps, j'ai envie de prendre un hôtel ou aller chez des hôtes".
"Il faut compter dans les 50.000 euros."
Partir en vélo limite forcément le nombre de bagages et le matériel. Mais une nouvelle fois, sur ce point, Emmanuel a tout anticipé. "Au niveau bivouac, j'ai tout ce qu'il faut : la tente quatre saisons, j'ai le duvet qui va bien... C'est surtout les vêtements. On achètera et on laissera les autres vêtements aux gens qui en ont besoin".
Huit à dix ans ans seul
Emmanuel est parti seul vivre cette aventure. Comme il nous le confie, la solitude ne lui fait pas peur. "Je ne suis pas inquiet. Ce qui n'est pas le cas de ma famille, de mes amis, et de mes enfants". Pour l'anecdote, son vélo s'appelle "Hildegarde", fêtée le 17 septembre, jour également d'anniversaire d'Emmanuel.