Marne : un tableau de Fragonard estimé à deux millions d'euros retrouvé par hasard dans un appartement
Un tableau du maître Fragonard a été retrouvé par hasard en janvier dernier dans un appartement de la Marne. Disparu depuis plus de 200 ans, il est estimé entre 1,5 et 2 millions d'euros. Il doit être vendu aux enchères à Épernay en juin prochain.
Maître Antoine Petit, commissaire priseur à Épernay, a fait une découverte fantastique il y a deux mois. Il a remis la main sur un tableau qui s'est avéré être une oeuvre du peintre français Fragonard, daté de la fin du XVIIIe siècle. Expertisé, il est estimé entre 1,5 et 2 millions d'euros. Une trouvaille faite complètement par hasard.
Un tableau ignoré depuis des années
En janvier dernier, Maître Antoine Petit est appelé dans un petit appartement de la Marne dans le cadre d'une succession. Au milieu de son inventaire, son regard se porte sur un tableau ovale, accroché très en hauteur. La famille du défunt n'accorde que peu d'importance à ce cadre, qui a toujours été à cet endroit. Pour autant, Antoine Petit est intrigué par la figure du vieil homme représenté. En le décrochant du mur, il découvre à l'arrière de la toile une inscription : "Fragonard". La signature d'un des maîtres de la peinture française, mort au tout début du XIXe siècle.
Même s'il a peu de doutes sur l'authenticité, il l'envoie pour expertise dans un cabinet parisien spécialisé. Là non plus, il n'y a pas de doutes : il s'agit bien d'un tableau de Fragonard, dont les plus éminents experts ignoraient quasiment l'existence. Toujours dans son cadre d'origine, vieux de 200 ans, difficile de savoir comment ce chef-d'œuvre a voyagé jusqu'à nous. La dernière mention de ce tableau remonte à 1779.
C'est le rêve de tout commissaire-priseur
Après 40 ans de marteau, Maître Antoine Petit n'en est pas à sa première découverte de taille : "J'avais déjà découvert dans les sous-pentes d'un appartement d'Épernay un tableau de Brueghel fils, qui avait échappé à la famille, un livre de Jules Verne, un livre d'estampes japonaises. Ça fait toujours plaisir mais là, c'est assez incroyable", admet le commissaire-priseur. "Notre région a été beaucoup sinistrée par les guerres mondiales passées. Il y a beaucoup de gens qui sont partis. Beaucoup d’œuvres ont été détruites. Donc c'est assez étonnant de trouver une œuvre d'un peintre tel que Fragonard", explique-t-il. "C'est le rêve de tout commissaire-priseur. On aime bien chaque année avoir des surprises (...). Mais là, pour mes 40 ans d'exercice, c'est vraiment la grosse surprise", conclut Maître Petit.
Le 26 juin prochain, Maître Petit mettra en vente la toile dans sa salle, à Épernay.