Jordan Amavi, le défenseur toulonnais de l'OM
Jordan Amavi, le défenseur de l'OM, en lice ce mercredi en Ligue des Champions face à Porto (21H00), a grandi à Toulon, dans le quartier Bon Rencontre. Juste à côté du stade du Sporting Club de Toulon, où il a été formé. On vous plonge dans le Toulon d'Amavi, fier d'être né sur La Rade.
C'est au pied de la longiligne tour B, d'une vingtaine d'étages, dans ce petit quartier, ouvert au bruit et aux quatre vents, que le destin de Jordan Amavi se dessine. À 50 mètres, véridique, un grand terrain de foot, le stade Mercheyer. "C’est ici qu’il s’est entraîné, qu’il a joué nous montre Mohamed Aït Hida, l'éducateur de Jordan Amavi au Sporting Club Toulon quand il a 12-13 ans.
Vous voyez, l'allée goudronnée. Et bien tous les gamins sont-là à attendre leur entrainement. Et Jordan faisait partie de ceux qui tapaient sur le mur une heure avant l’entrainement et qui tapaient sur le mur une heure après l’entrainement. Il arrivait en retard, mais il était derrière le grillage."
Car petit, Jordan Amavi a un ballon greffé sur le pied. "Je rentrais à la maison et mon père me disait "les devoirs" raconte le joueur à France Bleu Provence. Et dès que j’avais fini les devoirs, je pouvais sortir jouer avec les collègues. On jouait au foot.
On restait en bas, on rigolait, des trucs de jeunes. On habitait au premier étage et les collègues m’appelaient par la fenêtre. « Oh Jordan, descends (rire) ». Et quand je méritais de descendre, je descendais. Si j’avais fait le con à l’école, j’étais puni."
"Il m'a cassé des fleurs. Je l'ai appelé 'Jo-Jo la patate'." Nadine, une voisine
Beaucoup, à Bon Rencontre, ont une anecdote sur Jordan Amavi. Et quand on frappe à la porte de la petite maison de Nadine, qui connait le joueur depuis tout petit, on en apprend de belles. "Le ballon c’était quelque chose d’extraordinaire pour lui se appelle cette maman de quatre enfants, dont une fille de la génération du joueur.
Il jouait là, dans la cour et dans la rue. Il m’a cassé des plantes. Mais il venait, excuses-moi, pardon, _toujours le respect_. De là, je l’ai appelé 'Jo-Jo la patate' car il avait un sacré coup de pied (rires)."
Reportage à Bon Rencontre, le quartier toulonnais de Jordan Amavi
Un quartier qui se souvient d'un enfant "bien élevé, humble"
Quand on se balade dans le quartier Bon Rencontre, on est marqué par l'image laissée par Amavi. Celle d'un enfant bien élevé selon Nadine. "Un enfant qui est parti de rien, de pas grand-chose, celle d’un papa qui a beaucoup galéré pour éduquer son fils pour éduquer son fils, et aujourd’hui, il est devenu un grand garçon mais tellement humble. Et ca c’est beau. Vous savez, c’est comme notre propre enfant finalement…"
Pendant le confinement, il a pris de mes nouvelles, j’ai pris des siennes. Voilà, c’est une éducation. Il n’est pas là par hasard. Momo Aït Hida, éducateur d'Amavi en 13 ans.
Tous ceux croisés par ici, comme Momo Aït Ida, l'affirment: Si Amavi est aujourd'hui un joueur de l'OM, c'est grâce à l'éducation donnée par Achille, son papa, qui a été son premier entraîneur. "Son père, vous le croisez, il dit bonjour, il traverse. Jordan, quand j’étais en Chine ou en Guinée récemment, on était en contact relate l'éducateur toulonnais. Pendant le confinement, il a pris de mes nouvelles, j’ai pris des siennes. Voilà, _c’est une éducation. Il n’est pas là par hasard_."
Un lien très fort entre Jordan Amavi et son père, Achille. "Il est toujours là"
Le lien qui unie Jordan Amavi et son père Achille est énorme. Le fiston en parle d'ailleurs souvent en conférence de presse. "Il est toujours là. Je l’appelle le plus souvent avant les matches, dans le bus, sur le chemin du stade. Il essaie de me faire rire révèle Amavi. Il veut toujours avoir un œil sur moi. Et c’est vrai qu’il connait pas mal de monde. Donc même quand j’étais petit à Toulon, quand j’étais quelque part, que je sortais tout seul ou quoi, il savait où j’étais. Je ne pouvais rien faire sans qu’il le sache."
J’étais hyperactif, casse-couille (rire). Jordan Amavi
Car il fallait le canaliser Jordan Amavi. Infatigable sur le terrain avec le maillot de l'OM et épuisant quand il était enfant. « J’étais hyperactif, casse-couille (rire). Toujours à tchatcher, bavard, à embêter… »
Il n'oublie pas son quartier
Cette tchatche qu'Amavi, garçon au fort caractère, ce qui lui a permis de réussir, et de se relever de moments difficiles, comme la saison dernière avec l'OM, a développée au quartier, aussi. Un quartier que le défenseur de l'OM n'oublie pas.
C'est un bon. Quand il revient, il dit bonjour, tranquille. On est fier de lui ici. Nassim, qui a grandit en face de l'appartement des Amavi.
Dès qu'il le peut, son bolide allemand ronfle dans les parages. Et même si son papa a déménagé depuis. "Je l’ai vu la dernière fois, il a dit bonjour, tranquille. C’est un bon nous raconte Nassim, qui a grandi dans l'appartement qui donnait sur le palier de celui des Amavi. _Il représente Toulon. C’est un gars de Bon Rencontre et on est fier de lui ici._"
Même les mamans d'hier, les mamies d'aujourd'hui s'en souviennent. "c’est vraiment un gamin qui a touché le quartier (Momo Aït Hida). Car il était très respectueux donc les personnes âgées le côtoient. _C’est un peu comme un neveu, un fils, un cousin que l’on regarde à la télé_. »
Amavi chante même le Pilou-Pilou!
Et en bon toulonnais, il y a des racines que l'on ne peut casser. "A ca, c’est le pilou-pilou s’exclame le joueur quand on lui fait écouter le célèbre chant des supporters locaux. C’est le RCT, le Rugby Club Toulonnais. Et le gars de Bon Rencontre de le chanter avec nous… Parce que Toulon « rouge », parce que Toulon «noir », parce que Toulon « rouge et noir »… Mais bon, moi, je devrai dire « Jaune et bleu » (éclats de rire). Puisque moi, c’est plus le foot." Sans oublier d'où il vient, jamais, "je suis fier d’avoir grandi là-bas, d’avoir joué là-bas", Jordan Amavi n'oublie pas non plus où il est, désormais... l'éducation, probablement... " Mais bon, je n’ai pas envie d’avoir de problème avec les marseillais" (éclats de rire)…