EN IMAGES - Rosaces, spirales, étoiles : avec le tracé de leurs pas, des artistes dessinent dans la neige
C'est une discipline encore émergente : le "snow-art" ou l'art de dessiner dans la neige, avec des raquettes en guise de pinceaux. Les artistes de ces gigantesques oeuvres éphémères se font connaître du grand public sur les réseaux sociaux.
Ils dessinent avec leurs pieds. Dans les vastes étendues recouvertes de neige de l'Ontario, au Canada, Kim Asmusser fait partie de la communauté encore marginale des "snow-artists" : des "artistes de neige" qui dessinent des formes géométriques avec le tracé de leurs raquettes. Ces immenses fresques sont seulement visibles du ciel, immortalisées par un drone avant qu'elles ne soient recouvertes par les prochaines chutes de neige.
L'artiste Kim Asmusser est un directeur d'école à la retraite. L'année dernière, au cours de ses recherches sur les formes d'expression possibles avec la neige, il s'est plongé dans les oeuvres d'un pionnier en la matière : le britannique Simon Beck.
À 62 ans, le retraité canadien a finalement sauté le pas l'hiver dernier : "Je me suis dit, peut-être que je peux en faire autant". Une discipline artistique qui permet, selon lui, de penser à autre chose que la pandémie, tout en passant du temps dans la nature.
Le compas dans l'oeil
Mais le "snow-art" est un passe-temps exigeant. L'exercice requiert une méthode rigoureuse, "parce qu'une fois que vous avez fait une trace dans la neige, vous ne pouvez plus l'effacer" raconte Kim Asmusser à l'AFP.
Lorsque les artistes ont repéré l'emplacement idéal, ils utilisent une boussole, des cordes et des bâtons pour situer leur tracé dans l'espace et garantir les bonnes proportions de l'oeuvre éphémère. Ils commencent par dessiner une première forme : un hexagone, un carré ou un triangle. Puis ils agrémentent ce motif de lignes ou cercles pour donner la forme finale.
La discipline demande aussi une bonne condition physique : pour réaliser ces dessins, les artistes doivent arpenter pendant plusieurs heures une épaisse couche de neige.
Déjà vingt oeuvres éphémères à son actif
Depuis qu'il a commencé le "snow-art" il y a un an, Kim Asmussen a déjà plus de vingt oeuvres à son actif autour de la ville de Schreiber, au nord-ouest de Toronto. La plus imposante d'entre-elles mesurait près de 400 mètres de long.
Le directeur d'école à la retraite espère désormais pouvoir associer des écoles de sa région à ses projets de gigantesques rosaces, spirales, flocons ou encore d'étoiles dans la neige. Il prévoit aussi de créer un festival d'art de la raquette à neige. En attendant, Kim Asmusser cherche de nouveaux emplacements près de l'autoroute transcanadienne pour que ces oeuvres puissent, cette fois, être vues du sol par les automobilistes de passage.
De son côté, le père de la discipline Simon Beck est bloqué au Royaume-Uni cet hiver à cause des restrictions sanitaires. Pour se consoler de ne pas pouvoir exercer son art, il peut compter sur le soutien de sa communauté de près 300 000 fans sur Facebook.