Un Alsacien aux championnats du monde de labour
Bertrand Rott, installé comme agriculteur à Hatten, participe à sa cinquième compétition internationale. Elle se déroule ce week-end du 30 et 31 août, aux États-Unis. L'exploitant espère bien porter les couleurs de la France et de l'Alsace sur le podium.

Va-t-il récolter un titre de champion du monde de labour ? L'agriculteur Bertrand Rott, installé à Hatten, est aux États-Unis, dans le Minnesota, pour le 19e mondial de labour, cette technique de travail du sol.
Pour sa cinquième participation, l'Alsacien, qui cultive betteraves et maïs, sent le stress qui monte. En trois heures, il doit labourer un champ de 2000 m², sur une terre qu’il ne connaît pas. Alors le secret pour gagner : "Il faut un labour arrondi, de belles bandes. Tout doit être homogène : une rectitude du début à la fin. _Il faut être très rigoureux et pointilleux_."

"Une préparation d'une année"
Pour Bertrand Rott, c'est aussi l'aboutissement de centaines d'heures d'entraînement : "Ce n'est pas une préparation de deux semaines, mais d'une année. On a beau avoir le meilleur matériel, sans travail d'équipe il n'y a rien : pendant que je m'entraîne, mon père fait le travail de l'exploitation que je ne peux pas faire à ce moment-là. Dans le village, je me sens soutenu : quand je me promène à Hatten ou que je suis au restaurant, les gens m'encouragent à ramener ce titre."
Ce passionné de 47 ans laboure depuis l’adolescence, initié par son père également participant aux compétitions de labour au niveau national. C'est donc une histoire de famille. Et cet esprit, l’agriculteur le retrouve en concours avec la trentaine d’autres participants : "_J'ai plein d'amis, de l'Australie jusqu'aux États-Unis_. Parfois, je dis à mon épouse que si demain on veut partir en vacances, on est accueilli par tous ces gens qui ont la même passion pour le labour. C'est une grande famille de laboureurs."

Représenter la France et l'Alsace
Une grande famille peut-être, mais une fois sur le tracteur et le chrono parti : pas de quartier ! Après sa neuvième place il y a trois ans, Bertrand Rott espère bien porter les couleurs de la France et de l’Alsace sur le podium : "J'y vais toujours pour gagner ! On ne peut jamais parier sur un titre à l'avance, il suffit d'une petite faute pour se retrouver à l'arrière du classement... Mais ramener une médaille, ça ferait chaud au cœur."
Si Bertrand Rott l’emporte ce week-end, il succédera à l’Irlandais Eamonn Tracey, déjà deux fois champion du monde. À noter qu'un autre Français, venu de l'Ain, est en lice dans une autre catégorie de labour.