Un projet de forêt cinéraire à Frahier-et-Chatebier : "un retour à la nature même après la mort"
Une autre manière d'inhumer les cendres d'un défunt : au pied d'un arbre, en toute discrétion, sans tombe. On appelle cela la forêt cinéraire. La commune de Frahier-et-Chatebier en Haute-Saône réfléchit à une proposition de ce type qui devra s'accorder avec la législation funéraire française.
Alternative à la dispersion des cendres en pleine nature, la forêt cinéraire n'a du cimetière que la petite plaque en bois qui mentionne le nom du défunt. Pour le reste, ni fleurs, ni pierre tombale, mais des concessions sobres et discrètes au pied des arbres. "Un retour à la nature même après la mort".
La commune de Frahier-et-Chatebier en Haute-Saône réfléchit à la création d'une forets cinéraire . De quoi s'agit-il ? C'est une parcelle de forêt, sanctuarisée par la commune, où les familles peuvent enfouir les cendres d'un défunt au pied d'un arbre, avec pour seule indication, une modeste plaque de bois qui mentionne le nom du disparu. Rien d'autre.
"C'est un retour à la nature qui est plutôt dans l'air du temps" estime la maire de Frahier-et-Chatebier, Karine François. "Un bon compromis entre l'inhumation dans un cimetière classique où les places se font rares et une dispersion aléatoire des cendres. La forêt cinéraire permet de conserver une trace du défunt au milieu la nature sous un arbre. Un retour à la nature, même après la mort".
Le dossier est monté par Kevin Tropee, étudiant breton en aménagement du territoire, recruté comme service civique à la commune de Frahier-et-Chatebier. L'idée est d'identifier une parcelle, avec l'accord de l'Office National des Forêts. Cette parcelle sera sanctuarisée, exclue à toute exploitation forestière, mais ouverte aux promeneurs, loin de l'apparence parfois sinistre d'un cimetière.
"Il n'y pas de barrière pour délimiter la parcelle, juste un panneau pour présenter le site. Et au pied des arbres, de petits écriteaux en bois à l'image de la signalisation des sentiers pédagogiques. Ce sera la seule matérialisation des concessions" explique Kevin Topee.
Solution écologique et économique, les forêts cinéraires prévoient d'accueillir des urnes biodégradables. Une pratique initiée par l'Allemagne, mais qui nécessite encore une adaptation de la législation funéraire en France.
Le premier projet de forêt cinéraire à Arbas en Haute Garonne a été retoqué l'an dernier par le ministère de l'intérieur, justement en raison de l'utilisation de ces urnes biodégradables. "Une urne inhumée doit permettre la conservation des cendres et faire l'objet d'une exhumation", explique la Gazette de Communes dans son article "Quels obstacles aux projets de forêts cinéraires". Voir également cadre juridique des forêts cinéraires.
La commune de Frahier-et-Chatebier poursuit sa réflexion pour l'adapter à la législation française. A moins qu'elle n'évolue d'ici là.
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